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Énergie : choc de titans autour de l’espagnol Endesa

Le conseil d'administration du numéro un espagnol de l’électricité, Endesa, a estimé hier, dans un communiqué, que le prix d’achat proposé dans le cadre de sa contre-OPA par l’allemand E.ON « ne reflète pas de manière adéquate la valeur réelle d’Endesa ». Le conseil d’administration a jugé néanmoins « positivement » le fait que « l'opération proposée par E.ON maintienne dans son intégrité le projet industriel d’Endesa, sans vente d’actifs », précise le communiqué. Le numéro un allemand de l’énergie E.ON était parti à l’assaut de la première place mondiale, détenue par le français EDF, avec une contre-offre de 29,1 milliards d’euros sur Endesa, déjà cible d’une offre hostile d’un autre espagnol, Gas Natural. Les analystes considéraient depuis longtemps E.ON comme un prédateur. Le groupe avait d’ailleurs approché sans succès l’an passé le britannique Scottish Power. Depuis, tous se demandaient ce qu’il allait faire de sa cagnotte, gonflée récemment par plusieurs cessions d’actifs et évaluée à au moins 15, voire 20 milliards d’euros. Ils ont eu une réponse hier : E.ON a proposé 27,50 euros par action Endesa. C’est environ 30 % de plus que Gas Natural, qui offrait seulement 21,30 euros par action soit au total 22,5 milliards d’euros. Une partie sera financée sur les réserves du groupe. Reprise de dette incluse, l’offre d’E.ON valorise Endesa à près de 55,2 milliards d’euros. Toutefois, si l’espagnol versait un dividende à ses actionnaires avant le bouclage de la transaction, qu’E.ON espère pour mi-2006, il réduira d’autant son offre. « C’est la plus importante acquisition de l’histoire d’E.ON, et même dans le secteur européen de l’électricité », a commenté le patron du groupe allemand, Wulf Bernotat. « Nous voulons devenir numéro un mondial du gaz et de l’électricité. Endesa joue un rôle important dans cette stratégie. » Selon M. Bernotat, le prix proposé est « juste » et « attractif pour les actionnaires d’Endesa ». Le groupe allemand a averti lundi soir le gouvernement espagnol, qui peut bloquer l’opération, et assure n’attendre « aucune difficulté » de la part des autorités européennes de la concurrence. « Nos positions actuelles ne se recoupent pas, à l’exception de la très petite activité que nous avons en Italie », a argumenté M. Bernotat. E.ON est surtout présent en Europe centrale et orientale, en Russie où il détient 6,5 % de Gazprom, en Scandinavie, en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Endesa est centré sur l’Espagne, l’Italie et le continent sud-américain. Au final, le nouvel ensemble pèserait presque 75 milliards d’euros de chiffre d’affaires et compterait plus de 50 millions de clients dans plus de 30 pays. « Cela fait beaucoup de sens au niveau stratégique, en termes de présence en Europe », a relevé Peter Wirtz, analyste à la banque WestLB. E.ON a « essayé d’établir une forte présence en Italie depuis plusieurs années, et cela va vraiment lui permettre de faire concurrence à EDF », a-t-il encore noté. Le groupe français est depuis longtemps la cible à abattre pour E.ON. L’allemand avait affiché l’objectif de détrôner EDF dès le rachat de l’électricien britannique Powergen, bouclé en 2003 pour 12 milliards d’euros, coup sur coup avec celui du groupe gazier Ruhrgas pour 10,2 milliards.
Le conseil d'administration du numéro un espagnol de l’électricité, Endesa, a estimé hier, dans un communiqué, que le prix d’achat proposé dans le cadre de sa contre-OPA par l’allemand E.ON « ne reflète pas de manière adéquate la valeur réelle d’Endesa ». Le conseil d’administration a jugé néanmoins « positivement » le fait que « l'opération proposée par...