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Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVAL DU CONTE - Ce soir, à 19h30, à la crypte de l’église Saint-Joseph «D’une terre à l’autre»: les histoires de diasporas de Theresa Amoon

En bonne descendante des Phéniciens, Theresa Amoon a beaucoup bourlingué d’une «Terre à l’autre» (titre du spectacle de contes qu’elle présentera ce soir, dans le cadre du Festival du conte et du monodrame, à la crypte de l’église Saint-Joseph, à 19h30). Née en Allemagne, de parents libanais, Theresa Amoon a vécu un moment à Beyrouth, puis a grandi, au gré des affectations professionnelles de son père, en Europe et aux États-Unis, avant de s’établir, il y a vingt ans, en France, après avoir fait un crochet par l’Inde. De ce parcours de voyageuse, elle a tiré un répertoire varié, qui mêle contes traditionnels orientaux et occidentaux, et récits de vies et de destins. Des histoires que cette grande jeune femme mince, à la longue chevelure brune bouclée, raconte – beaucoup avec les mains – d’une voix grave, à l’accent américain assez marqué. C’est par le biais des planches que Theresa Amoon est venue au conte. «J’avais commencé des études de théâtre à Los Angeles que j’ai été poursuivre à Paris, signale-t-elle. Je m’y suis installée et je suis devenue comédienne. J’ai alors découvert que j’aimais raconter au sein même du théâtre. Je prenais d’ailleurs toujours le rôle du narrateur dans une pièce. Mais ce n’est qu’en 1992, en travaillant sur le Ramayana, une épopée indienne, que j’ai véritablement approché le conte. J’ai enchaîné avec l’épopée de Gilgamesh et je me suis mise à travailler de plus en plus avec des conteurs, notamment avec Bruno de Lasalle (qui est déjà venu au Liban il y a quelques années)». D’extraordinaires histoires vraies Theresa Amoon, qui a par ailleurs exercé durant une période le métier de journaliste, réalise que certains récits de vie qui lui avaient été confiés correspondent à la version moderne d’histoires traditionnelles. «La trame du conte merveilleux par exemple renvoie souvent à nos propres vies : les obstacles que l’on doit franchir, les “ennemis” que l’on doit affronter…» D’où l’idée qu’elle a d’enrichir son répertoire d’expériences réelles glanées au fil de ses rencontres. Et de créer des contes contemporains en se servant des techniques du reportage dans leur construction. «J’ai ainsi raconté d’extraordinaires histoires de rencontres amoureuses tirées d’histoires vraies, collectées tout simplement auprès de couples qui avaient publié leurs bans à la mairie de mon quartier», raconte-t-elle. «Des récits magnifiques», qui ne seront cependant pas au programme de ce soir. Theresa Amoon a préféré évoquer dans D’une terre à l’autre un sujet qui interpelle particulièrement les Libanais: l’émigration et l’exil. «J’ai cherché à comprendre pourquoi certaines personnes sont attirées par les pays lointains, précise-t-elle. Pourquoi elles quittent famille et maison pour s’installer ailleurs? Quels regards ces immigrés portent-ils sur leur terre natale? J’ai alors collecté des récits auprès de personnes qui habitent à l’étranger, de gens de ma famille qui vivent au Liban, d’un Palestinien en exil, etc. J’ai aussi puisé dans le répertoire traditionnel pour construire un conte où la réalité et l’allégorie se rejoignent, où la structure narrative orientale et les faits réels ayant lieu actuellement en France s’accordent». De cet ensemble de récits, recueillis aussi bien des confidences verbales que des souvenirs ou encore dans les livres, Theresa Amoon a composé un spectacle de 75 minutes qui entraîne le public dans une histoire de diaspora. Une histoire de transmission. Orale bien sûr. Zéna ZALZAL La 7e édition du Festival du conte et du monodrame se tient jusqu’au 26 février à la crypte de l’église Saint-Joseph. Renseignements et réservations au théâtre Monnot. Tél.: 01/202422.
En bonne descendante des Phéniciens, Theresa Amoon a beaucoup bourlingué d’une «Terre à l’autre» (titre du spectacle de contes qu’elle présentera ce soir, dans le cadre du Festival du conte et du monodrame, à la crypte de l’église Saint-Joseph, à 19h30).
Née en Allemagne, de parents libanais, Theresa Amoon a vécu un moment à Beyrouth, puis a grandi, au gré des...