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Actualités - CHRONOLOGIE

Nucléaire - Une délégation iranienne se rend aujourd’hui à Moscou pour étudier le plan russe Téhéran insiste sur son droit à enrichir l’uranium

Une délégation iranienne se rend à Moscou aujourd’hui pour étudier un plan russe d’enrichissement d’uranium iranien en Russie, alors même que Téhéran insiste pour poursuivre une telle activité sur son propre territoire. Dans le même temps, le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, est attendu à Bruxelles pour des entretiens avec le Haut représentant de la politique étrangère de l’UE, Javier Solana. La proposition russe vise à fournir à l’Iran le combustible nécessaire au fonctionnement de futures centrales nucléaires, tout en l’empêchant de maîtriser ce procédé. Car l’enrichissement d’uranium permet aussi bien d’obtenir ce combustible, que la charge nécessaire à une bombe atomique. Or, les Occidentaux soupçonnent Téhéran de dissimuler un volet militaire dans son programme nucléaire civil, ce que l’Iran a toujours démenti. Téhéran a provoqué une crise en relançant à la mi-janvier des activités liées à l’enrichissement. Elle s’est aggravée avec l’annonce, jeudi, que les techniciens iraniens avaient commencé des expériences d’enrichissement à proprement parler, en injectant du gaz d’hexafluorure d’uranium dans quelques centrifugeuses de leur usine de Natanz. Dès vendredi, la chancelière allemande, Angela Merkel, avait souligné que Berlin, Londres et Paris étaient d’accord pour dire que « l’Iran avait franchi la ligne rouge » sur le dossier nucléaire. Dans ces conditions, les négociations sur le plan russe paraissent comme l’une des dernières chances pour l’Iran d’éviter une condamnation sévère sur son programme nucléaire, lors de la prochaine réunion de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), prévue à Vienne le 6 mars. Le 4 février, l’exécutif de l’agence avait adopté une résolution demandant à l’Iran de suspendre toutes ses activités sensibles, et informant le Conseil de sécurité des Nations unies du dossier nucléaire iranien. La délégation iranienne à Moscou sera menée par un des responsables du Conseil suprême de la sécurité nationale, Ali Hosseini-Tash, et non Javad Vaïdi, comme indiqué par la Russie. Moscou attend « des consultations fructueuses » mais compte aussi « appeler avec insistance les partenaires iraniens à revenir au régime de moratoire » concernant l’enrichissement, avait dit vendredi un haut responsable de la diplomatie russe, sous couvert d’anonymat. Or, l’Iran n’a eu de cesse jusqu’ici de répéter que son droit à une activité d’enrichissement « à petite échelle », dans un but de « recherche scientifique », n’était pas négociable. Hier encore, M. Hosseini-Tash a rappelé que « les responsables de la République islamique ont déclaré qu’ils ne reculeraient pas dans la défense de leurs droits ». M. Vaïdi a renchéri affirmant que les demandes des Occidentaux étaient synonymes « d’humiliation nationale ». Une obstination récompensée dans une certaine mesure par des informations de source diplomatique à Vienne vendredi, selon lesquelles le chef de l’AIEA, Mohammad el-Baradei, considérerait qu’il serait difficile de parvenir à un compromis avec l’Iran sans lui permettre d’enrichir de l’uranium à petite échelle. Dès samedi, le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, avait salué « un pas en avant », et considéré cette proposition, que l’AIEA n’a pas confirmé officiellement, « comme un signe d’acceptation de l’enrichissement en Iran ». En outre, M. Mottaki va rencontrer aujourd’hui à Bruxelles M. Solana. Il a expliqué que les « deux axes » des négociations doivent être « la reconnaissance du droit de l’Iran à mener des activités nucléaires », et la « levée des ambiguïtés » sur son programme. La Russie n’a pas endossé publiquement la « proposition » de l’AIEA. Mais le chef de sa diplomatie, Sergueï Lavrov, avait laissé la porte ouverte à cette éventualité dans des commentaires jeudi, à l’issue d’un entretien avec la troïka européenne (Allemagne, France, Grande-Bretagne) à Vienne. « Quand la confiance dans le programme nucléaire iranien sera rétablie », et après « qu’un temps suffisant soit passé pour restaurer la confiance et établir la transparence », M. Lavrov avait jugé possible de « revenir à la question du droit pour l’Iran au développement complet de l’énergie nucléaire pacifique ». La Russie, qui achève la construction de la première centrale nucléaire iranienne à Bouchehr, ne veut pas se priver d’un marché futur lucratif, mais pas au prix d’une rupture avec les Occidentaux, selon les analystes. D’autre part, le président du parti majoritaire (UMP) en France et ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, a demandé samedi que Paris se montre « d’une fermeté totale par rapport à la stratégie nucléaire du régime iranien ». En outre, le président cubain, Fidel Castro, a exprimé au président du Parlement iranien, Gholam Ali Haddad Adel, hier à La Havane, le « ferme soutien de Cuba » au programme nucléaire iranien. M. Haddad Adel effectuait une visite de 2 jours à Cuba.
Une délégation iranienne se rend à Moscou aujourd’hui pour étudier un plan russe d’enrichissement d’uranium iranien en Russie, alors même que Téhéran insiste pour poursuivre une telle activité sur son propre territoire. Dans le même temps, le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, est attendu à Bruxelles pour des entretiens avec le Haut représentant de la...