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Syrie - Le nouveau gouvernement et Farouk el-Chareh prêtent serment devant Assad Damas resserre l’étau autour des militants de la société civile

Les autorités syriennes ont détenu brièvement deux opposants, Riad Seif et Maamoun Homsi, libérés il y a à peine un mois. Quelques heures plus tard, le nouveau vice-président syrien, Farouk el-Chareh, prêtait serment devant le président Bachar el-Assad. Riad Seif, 59 ans, a été arrêté hier à l’aube à son domicile près de Damas et a été relâché cinq heures plus tard, a déclaré à l’AFP l’avocat et militant des droits de l’homme Anouar al-Bounni. Âgé de 50 ans, Maamoun Homsi, lui, a été brièvement détenu mardi soir. Hier matin, les services de sécurité sont revenus l’arrêter à son domicile. Ne le trouvant pas, ils ont brièvement pris « en otage » son fils Yassine Homsi, 22 ans, a indiqué Me Bounni. MM. Seif et Homsi, deux anciens députés, avaient été arrêtés en 2001 avec huit autres opposants. Une série d’arrestation qui avait sonné le glas du « Printemps de Damas », période caractérisée par une certaine liberté d’expression qui avait suivi l’arrivée de Bachar el-Assad au pouvoir en 2000, après le décès de son père. Les 10 militants animaient ou participaient à des débats dans des « salons politiques » qui avaient vu le jour entre septembre 2000 et février 2001. Les deux hommes avaient été libérés le 18 janvier dernier sur décision de la justice, après leur condamnation à cinq ans de prison pour avoir tenté de « modifier la Constitution par des moyens illégaux ». Dans une récente longue interview au journal an-Nahar, Riad Seif avait, à ce titre, estimé que le pouvoir à Damas « inapte à la réforme ». « Nous demandons à l’Occident, aux hommes libres, à l’ONU, aux organisations de la société civile et des droits de l’homme, en cette étape intermédiaire pour l’établissement d’un régime démocratique, de nous aider à contraindre le régime en Syrie à respecter le droit légitime de l’opposition à s’exprimer et à tenir des réunions sans qu’elle soit réprimée et jetée en prison, comme c’est le cas aujourd’hui », a notamment dit Riad Seif. Un militant syrien des droits de l’homme, Najati Tayyara, a également été arrêté par des agents de sécurité mardi à la frontière syro-jordanienne d’où il « se rendait en Jordanie pour participer à un séminaire sur les droits de l’homme ». Aucune explication à ces interpellations n’a été donnée. D’autre part, l’Association des droits de l’homme en Syrie (ADHS) a indiqué dans un communiqué qu’un de ses membres, l’avocat Hayssam Maleh, était « toujours interdit de voyage depuis mars 2003, pour des raisons inconnues ». L’ADHS proteste « fermement » contre l’interdiction de voyager qui est « contraire à la Charte des droits de l’homme », selon le communiqué. Me Maleh est aussi appelé à comparaître devant un tribunal militaire à Damas pour d’autres raisons, selon cette association. Me Bounni a estimé que les autorités « tentaient de terroriser les activistes de la société civile, les hommes politiques et les voix démocratiques pacifiques ». Il a « dénoncé ce comportement » et appelé à « libérer tous » les détenus politiques. Depuis quelques mois, arrestations et tracasseries se multiplient contre des militants des droits de l’homme et de la société civile. Elles ont lieu alors que Damas est sous pression croissante de la part de la communauté internationale, notamment depuis l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Parallèlement, le nouveau vice-président syrien, Farouk el-Chareh, a prêté serment hier à Damas devant le chef de l’État, quatre jours après un important remaniement ministériel, a indiqué l’agence officielle SANA. Farouk el-Chareh, ancien ministre des Affaires étrangères depuis 1984, a cédé la place à Walid Mouallem, ancien ambassadeur de Syrie à Washington. Les quatorze nouveaux ministres entrés au gouvernement de Mohammad Naji Otri, après le remaniement intervenu samedi, ont également prêté serment devant le président. Ce remaniement intervient huit mois après la tenue d’un congrès du parti Baas en juin 2005, qui avait vu le départ de la plupart des vétérans et qui avait recommandé la promulgation de plusieurs lois réformatrices, dont celle sur la création de partis politiques.
Les autorités syriennes ont détenu brièvement deux opposants, Riad Seif et Maamoun Homsi, libérés il y a à peine un mois. Quelques heures plus tard, le nouveau vice-président syrien, Farouk el-Chareh, prêtait serment devant le président Bachar el-Assad.
Riad Seif, 59 ans, a été arrêté hier à l’aube à son domicile près de Damas et a été relâché cinq heures plus...