Rechercher
Rechercher

Actualités

Société Les avocats anglais se « coiffent » dans un petit village français

À 800 kilomètres de Londres, dans un petit village français, une artisane anglaise confectionne à la main une partie des perruques qui font la fierté, depuis le XVIIe siècle, des magistrats de cour royale de justice. Kay Duff, âgée de 41 ans, mariée et mère de deux enfants, perpétue depuis sept ans ce savoir-faire dans sa maison de Lorigné, une commune de 298 habitants à une cinquantaine de kilomètres de Niort, dans la région Poitou-Charentes. « Il faut de la patience pour faire une perruque, environ une quinzaine d’heures. Ce n’est pas difficile mais long », explique Kay Duff, installée dans sa cuisine. Tout son matériel est étalé sur une grande table : une marotte en bois, un fer à friser, des bouts de bois ronds, des aiguilles, du crin et des poils de queue de cheval chinois. Kay Duff a appris ce travail auprès d’un couple d’amis britanniques installé dans le village et qui a confectionné des perruques jusqu’au début des années 90. Avant de se fixer en France, l’homme avait été formé par sa mère, qui avait travaillé pour un fabricant à Londres. Une fois le filet tendu sur la marotte, la perruquière coud sur la calotte les petites boucles faites à l’aide du fer à friser. Elle réalise ensuite les boucles plus grosses sur les côtés et derrière en enroulant le crin ou les poils de queue de cheval, sur les bouts de bois. Le crin est plus souple mais plus cher. Le travail terminé, le tout est bouilli puis séché, pour durcir la perruque réalisée selon une tradition vieille de trois siècles. « Il existe dix tailles différentes. Mais je peux également en faire sur mesure. J’en confectionne une douzaine par mois pour un magasin londonien qui me passe commande. Les coiffes sont expédiées dans des boîtes par lot de quatre », explique Kay Duff, enregistrée comme artisan tout comme son mari plombier. Elle travaille pour la maison Stanley Ley, à Londres, spécialisée dans les vêtements et accessoires pour juges et avocats depuis 1903. « Il existe, je crois, encore deux ateliers en Angleterre fabriquant des perruques qui se vendent environ 400 livres (583 euros) », précise la Britannique. Unisexe, « la perruque ne se lave pas. Elle se jette, mais peut durer deux générations », ajoute Kay Duff. Tombée sous le charme du village où sa famille passait ses vacances, l’ancienne manager d’une laiterie de Gloucester (ouest de l’Angleterre) y a vainement cherché du travail avant de se lancer dans la confection de perruques lorsque ses amis ont pris leur retraite. « C’est un choix et je ne le regrette pas », souligne la perruquière, heureuse d’avoir pu concilier travail original, vie de famille, le tout dans un cadre agréable.

À 800 kilomètres de Londres, dans un petit village français, une artisane anglaise confectionne à la main une partie des perruques qui font la fierté, depuis le XVIIe siècle, des magistrats de cour royale de justice. Kay Duff, âgée de 41 ans, mariée et mère de deux enfants, perpétue depuis sept ans ce savoir-faire dans sa maison de Lorigné, une commune de 298 habitants à...