Les présidents de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan entament à Rambouillet des négociations sur le sort de l’enclave Nagorny Karabakh : espoir d’une avancée pour poser les bases d’un règlement

Les présidents de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan, Robert Kotcharian et Ilham Aliev, ont entamé hier près de Paris des négociations sur le sort de l’enclave du Nagorny Karabakh qui pourraient « poser les bases » d’un futur règlement négocié à ce conflit vieux de près de 20 ans. Après un entretien séparé à Paris avec les deux chefs d’État, le président Jacques Chirac « a estimé qu’il y avait dans la situation actuelle une chance de pouvoir poser les bases d’un règlement », selon son porte-parole Jérôme Bonnafont. Ilham Aliev et Robert Kotcharian se sont ensuite rendus au château de Rambouillet, près de Paris, pour entamer en fin d’après-midi des discussions en tête-à-tête et à huis clos qui pourraient se poursuivre aujourd’hui, selon M. Bonnafont. Malgré l’espoir affiché par M. Chirac, la prudence reste de mise : aucun point de presse n’a été prévu à l’issue de ces négociations sur l’avenir de cette enclave arménienne située en territoire azerbaïdjanais, et qui a donné lieu, entre 1998 et 1994, à un conflit sanglant. L’Arménie contrôle également sept régions azerbaïdjanaises limitrophes qui lui ouvrent un corridor vers le Nagorny Karabakh. Malgré un cessez-le-feu signé en 1994, les accrochages armés restent fréquents sur la ligne de contact entre les deux pays. Les négociations, parrainées par le Groupe de Minsk (Russie, États-Unis, France) de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), doivent porter sur l’adoption d’un document qui servirait d’ébauche à un futur règlement. La négociation porte sur « l’identification des principes de base d’un futur règlement », selon une source diplomatique à Paris. La rédaction d’un projet d’accord définitif pourrait commencer plus tard, une fois ces principes fondamentaux adoptés. Ce qui est envisagé à terme par l’OSCE pourrait être une évacuation par étapes des forces arméniennes des territoires occupés autour du Nagorny Karabakh, selon une source proche des négociations. Dans un avenir non précisé, un vote ou un référendum aurait lieu sur le statut futur de cette enclave, avec la participation de toutes les populations qui y vivaient avant le conflit, ce qui inclut les déplacés azerbaïdjanais. M. Chirac a souligné, selon son porte-parole, « toute l’importance de la paix pour l’Arménie, pour l’Azerbaïdjan, mais aussi pour la région » du Caucase, où plusieurs conflits ont éclaté sur les décombres de l’URSS.