Rechercher
Rechercher

Actualités

AUTOMOBILE Carlos Ghosn dévoilera aujourd’hui son plan stratégique pour Renault

Neuf mois après son arrivée à la tête de Renault, Carlos Ghosn dévoilera aujourd’hui son plan stratégique sur trois ans pour accélérer l’allure du constructeur automobile français, en baisse de régime, et mettra fin à l’attente mêlée d’inquiétude des salariés. Spécialiste des mises en scène travaillées, le nouveau patron de Renault passera un grand oral matinal au siège de l’ex-Régie, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), devant des centaines de journalistes et d’analystes financiers. La prestation du PDG, dans la foulée de la publication des résultats 2005, sera aussi diffusée sur des écrans géants dans chaque usine. Son thème majeur : comment vendre plus de voitures et engranger plus de recettes. Ses grandes pistes de travail : élargissement de la gamme, réorganisation de la production, réduction des coûts, internationalisation. Les quelque 130 000 salariés de Renault attendent avec « impatience », « crainte » et « espoir » de connaître le plan Ghosn, alors que les ventes ont dérapé en 2005 en Europe après deux années fastes et que le chômage technique s’est multiplié ces derniers mois dans les usines ouest-européennes. Si fermetures d’usine ou licenciements massifs ne semblent pas au programme, les syndicats redoutent des réductions d’effectifs en Europe de l’Ouest par externalisation, cession de filiales ou non-remplacement de départs en retraite. D’autant que le redresseur de Nissan, réputé pour être un « cost killer », a prévenu début janvier lors du Salon de Detroit qu’« il n’y aura pas de place pour des demi-mesures ». Comme à son habitude, le PDG devrait donc fixer des objectifs précis et ambitieux de rentabilité, de production et de réduction de coûts. La Deutsche Bank s’attend ainsi à un plan « 160 » (en référence au récent « plan 180 » de Nissan), avec un million de véhicules supplémentaires, 6 % de marge opérationnelle et zéro dette. Carlos Ghosn devrait aussi annoncer un programme de réduction des coûts d’environ un milliard d’euros, via des modes de production revus et corrigés ainsi que des baisses des prix exigées aux équipementiers. La coûteuse F1 pourrait aussi être abandonnée. Le plan triennal sera aussi très axé sur les produits pour étoffer et élargir l’offre notamment dans le haut de gamme et atteindre l’objectif de 4 millions de ventes mondiales en 2010 fixé par le précédent PDG Louis Schweitzer, contre 2,5 millions aujourd’hui. Convaincu que les profits de Renault dépendent trop de la Mégane et de la France, Carlos Ghosn veut aussi s’appuyer sur le succès du modèle low cost Logan pour accentuer l’internationalisation du groupe. Car le constructeur a beau afficher une belle santé financière, ses ventes ont dérapé en 2005 en Europe occidentale sous l’effet d’une gamme vieillissante et d’un durcissement du marché après deux années favorables. La firme au losange a perdu en 2005 sa place de première marque européenne au profit de Volkswagen. Renault aura « zéro modèle à mettre sur le marché » en 2006, a prévenu son PDG, qui a repoussé d’un an pour cause de rentabilité insuffisante la sortie de la deuxième génération de la Twingo qui doit être fabriquée en Slovénie. Mais analystes autant que syndicats se demandent si Carlos Ghosn n’a pas noirci le tableau ces derniers mois pour faire passer sa stratégie et ses méthodes et apparaître à nouveau comme un sauveur.

Neuf mois après son arrivée à la tête de Renault, Carlos Ghosn dévoilera aujourd’hui son plan stratégique sur trois ans pour accélérer l’allure du constructeur automobile français, en baisse de régime, et mettra fin à l’attente mêlée d’inquiétude des salariés.
Spécialiste des mises en scène travaillées, le nouveau patron de Renault passera un grand oral...