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Fusions bancaires européennes : grossir pour survivre

Le rapprochement de la banque française BNP Paribas et de l’italienne Banca Nazionale del Lavoro (BNL) pourrait inspirer d’autres banques européennes, soucieuses d’atteindre la taille critique pour ne pas se faire croquer, malgré la persistance d’obstacles aux fusions transfrontalières. Rachat d’Abbey National (Royaume-Uni) par Santander Central Hispano (Espagne), de HypoVereinsbank (HVB) par UniCredit (Italie) et d’Antonveneta (Italie) par ABN Amro (Pays-Bas) : en 2004 et surtout 2005, l’Europe bancaire a pris son essor. Mais difficile de dire si le projet d’OPA amicale de BNP Paribas sur BNL créera une onde de choc en Europe. Les experts restent encore divisés quant à savoir si le mouvement de consolidation bancaire engagé en 2004 va ralentir ou s’accélérer dans les années à venir. Les coûts importants d’une fusion et le risque qu’elle comporte sont de nature à « décourager plus d’une banque à s’aventurer au-delà de ses frontières », d’autant que les synergies qui en découlent ne compensent pas toujours les frais engagés, estime l’agence de notation internationale Standard and Poor’s dans sa dernière étude. Au contraire, les analystes de la Société Générale tablent sur une « accélération » des fusions en Europe, en particulier dans les secteurs de l’assurance, de la banque et des télécoms. Pour les banques, le contexte semble propice à de telles opérations. Elles regorgent de capitaux disponibles en raison du niveau historiquement bas du coût du risque (absence de créances douteuses), la tendance étant plutôt à la diminution, voire à la reprise de leurs provisions. En outre, comme leurs parts de marché dans la banque de détail en France stagnent, les grandes banques françaises cherchent activement des relais de croissance hors de l’Hexagone. En 2005, elles ont multiplié les opérations ciblées dans des pays à fort potentiel de développement en Europe de l’Est, dans le bassin méditerranéen et en Chine. Autre argument en faveur de la consolidation : la peur de se faire avaler par plus gros que soi. Après avoir absorbé en 2000 le Crédit commercial de France (CCF), le géant bancaire sino-britannique HSBC pourrait être tenté de s’emparer d’une banque française « bon marché », comme la Société Générale ou Dexia. Selon une étude de la Commission européenne, le comportement des autorités nationales est souvent perçu par les établissements financiers comme un obstacle de poids à un rapprochement. Allusion directe à l’intervention, jugée partiale et discriminatoire, de l’ex-gouverneur de la Banque d’Italie Antonio Fazio pour s’opposer à la prise de contrôle de banques italiennes par des rivales européennes.
Le rapprochement de la banque française BNP Paribas et de l’italienne Banca Nazionale del Lavoro (BNL) pourrait inspirer d’autres banques européennes, soucieuses d’atteindre la taille critique pour ne pas se faire croquer, malgré la persistance d’obstacles aux fusions transfrontalières.
Rachat d’Abbey National (Royaume-Uni) par Santander Central Hispano (Espagne), de...