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Actualités - CHRONOLOGIE

ZONE EURO - Réunion mensuelle de la BCE Trichet annonce la prochaine hausse de taux pour mars

Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a sans équivoque annoncé un nouveau tour de vis monétaire en mars visant à prévenir une surchauffe inflationniste, malgré les risques pesant sur la reprise économique dans la zone euro. Les attentes à court terme des marchés financiers, qui misent sur une hausse de taux directeurs début mars, sont « raisonnables », a déclaré hier M. Trichet, au cours d’une conférence de presse à l’issue de la réunion mensuelle du Conseil des gouverneurs, qui avait laissé le principal taux directeur inchangé à 2,25 %. La déclaration, déjà faite il y a un mois, ne laisse désormais guère de doute sur les intentions des gardiens de l’euro. En décembre, ils avaient déjà décidé une hausse d’un quart de point, après deux ans et demi de taux historiquement bas. Le Français a justifié à l’avance la hausse de taux à venir par une « augmentation progressive des risques d’inflation », qui contraint le Conseil à être « vigilant ». Ce terme, répété trois fois au cours de la conférence, marque un net durcissement de ton par rapport au mois dernier. Parmi ces risques, il a cité le pétrole cher, mais aussi des hausses de prix administrés et d’impôts indirects, susceptibles d’entraîner une spirale inflationniste via notamment de fortes augmentations de salaires. S’ajoute la croissance, trop forte au goût des banquiers centraux, de la masse monétaire et des crédits au secteur privé, surtout dans l’immobilier, secteur dans lequel la BCE craint depuis de longs mois l’apparition d’une bulle spéculative. La politique de la BCE est « accommodante », a-t-il insisté, avec des taux historiquement bas propres à encourager les industriels à investir et les ménages à consommer, pour au bout du compte soutenir l’ensemble de l’économie. Pour la BCE, la meilleure façon d’aider la croissance et la création d’emplois consiste à maintenir la stabilité des prix, garantie selon elle quand l’inflation reste en dessous de 2 %. Or l’indice des prix à la consommation dans la zone euro, après avoir affiché une hausse de 2,2 % sur un an en décembre, devrait avoir grimpé à 2,4 % en janvier, selon les prévisions des économistes. « Il y a une forte probabilité de voir une petite hausse de taux en mars », a réagi Michael Schubert, analyste de la Commerzbank, après les propos de M. Trichet. Seul un imprévu de taille, comme une rechute dans la reprise conjoncturelle en zone euro, pourrait empêcher une nouvelle remontée d’un quart de point du taux directeur, à 2,50 %, selon l’expert. Pour sa collègue du Crédit Suisse, Christel Aranda-Hassel, « la hausse de mars est chose acquise ou presque ». M. Trichet est en revanche resté plus évasif pour la suite des événements monétaires. « La BCE augmentera les taux si nécessaire, mais ne prévoit pas de hausse tous les mois », a-t-il lancé, rappelant que l’institut allait agir de manière « pragmatique » et ne s’était pas engagé dans une phase de hausse de taux en série, à la manière de la Réserve fédérale américaine (Fed). Beaucoup dépendra de la solidité de la reprise économique dans la zone euro. Les récents indicateurs de confiance des industriels et des ménages augurent d’un redémarrage progressif de la conjoncture, confortant le scénario de la BCE. Mais l’horizon n’est pas complètement dégagé. Les risques pour la croissance demeurent, en particulier le niveau toujours élevé et volatil des prix du pétrole, a souligné le président de la BCE.
Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a sans équivoque annoncé un nouveau tour de vis monétaire en mars visant à prévenir une surchauffe inflationniste, malgré les risques pesant sur la reprise économique dans la zone euro.
Les attentes à court terme des marchés financiers, qui misent sur une hausse de taux directeurs début mars, sont «...