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Israël persiste à bloquer les fonds, la Banque mondiale lance un cri d’alarme L’Autorité se tourne vers les pays arabes à la recherche d’un financement

Face à la crise financière à laquelle est confrontée l’Autorité palestinienne, le Premier ministre palestinien sortant Ahmad Qoreï a affirmé hier que l’Autorité était en contact avec des pays arabes pour pallier le déficit créé par la décision d’Israël de geler le transfert de fonds aux Palestiniens. «Pour Israël, le fait de geler cet argent est une forme de punition collective. Nous espérons qu’Israël versera cet argent parce que c’est notre droit », a affirmé à la presse M. Qoreï. « Nous essayons de trouver d’autres sources de financement. Nous sommes en contact avec l’Arabie saoudite, le Qatar et les États du Golfe. Nous espérons obtenir très prochainement les fonds nécessaires pour payer les employés du secteur public », a poursuivi le Premier ministre. Le ministre de l’Économie, Mazen Sounoukrot, avait affirmé plus tôt dans la journée qu’il était confiant sur le fait que des sources de financement alternatives allaient parvenir à l’Autorité palestinienne pour payer les quelque 130 000 fonctionnaires palestiniens. À Ryad, un diplomate palestinien a par ailleurs indiqué que des discussions avec l’Arabie saoudite allaient débuter ce mois-ci au sujet d’une aide financière supplémentaire d’au moins 1,2 milliard de dollars. Hamas veut envoyer des émissaires en Amérique latine Par ailleurs, le Hamas souhaite envoyer des émissaires au Brésil, en Argentine, en Bolivie et au Venezuela en quête d’aides financières, a rapporté hier le quotidien O Estado de São Paulo. Le Hamas veut avoir des contacts avec les présidents de ces pays « pour leur ôter l’idée que nous sommes des terroristes et leur montrer que le problème est l’occupation israélienne », a dit le porte-parole du Hamas, Sami Abu Zuhri, à un envoyé spécial du quotidien brésilien à Gaza. Il a ajouté que le Hamas chercherait non seulement à obtenir le soutien à la cause palestinienne, mais aussi à convaincre ces gouvernements et les industriels à investir dans la bande de Gaza. Pendant ce temps, Israël persiste dans son refus de débloquer les fonds dus aux Palestiniens après la victoire électorale des radicaux du Hamas, malgré les pressions américaines et une situation financière de l’Autorité palestinienne jugée « intenable » par la Banque mondiale. Ces fonds correspondent essentiellement au produit mensuel de la TVA et des droits de douane prélevés sur les produits importés dans les territoires palestiniens et transitant par Israël. Le transfert mensuel d’un montant de 200 millions de shekels (44 millions de dollars environ) qui devait intervenir normalement mercredi a été bloqué. « Nous ne débloquerons ces fonds que lorsque nous serons certains qu’ils ne serviront pas à financer un gouvernement comprenant des éléments terroristes », a affirmé un responsable à la présidence du Conseil. « Les dirigeants du Hamas ont un certain culot de se plaindre. D’un côté ils refusent de reconnaître tous les accords conclus dans le passé entre Israéliens et Palestiniens, et de l’autre côté, ils se plaignent que nous ne procédions pas à des transferts d’argent prévus par ces mêmes accords », a-t-il souligné. Le ministre palestinien sortant de l’Économie Mazen Sounoukrot a dénoncé la décision israélienne. « Ce qu’a fait Israël est illégal, car nous sommes encore liés aux accords économiques conclus. Cet argent appartient au peuple palestinien », a-t-il déclaré. La décision d’Israël a été implicitement critiquée par les États-Unis. Le département d’État a indiqué que Washington tentait de convaincre Israël de rembourser ces fonds pour soutenir le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, dont le mouvement Fateh a été écrasé par le Hamas. Les membres du quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Union européenne, Russie et ONU) se sont en revanche engagés à continuer à financer l’Autorité palestinienne tant qu’un nouveau gouvernement n’est pas formé. Israël a engagé cette épreuve de force alors que la Banque mondiale (BM) a lancé un cri d’alarme sur l’état des finances palestiniennes. « La situation fiscale de l’Autorité palestinienne devient de plus en plus intenable, notamment en raison des dépenses gouvernementales incontrôlées, particulièrement du gonflement rapide de la masse salariale dans le secteur public, de la hausse des transferts sociaux et de l’augmentation des emprunts », constate la BM dans un rapport. Selon elle, le déficit budgétaire de l’Autorité palestinienne a atteint 800 millions de dollars.
Face à la crise financière à laquelle est confrontée l’Autorité palestinienne, le Premier ministre palestinien sortant Ahmad Qoreï a affirmé hier que l’Autorité était en contact avec des pays arabes pour pallier le déficit créé par la décision d’Israël de geler le transfert de fonds aux Palestiniens.
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