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REPORTAGE Si l’aide internationale s’arrête, « ce sera un grand désastre »

Oum Ammar est venue chercher ses rations alimentaires du mois distribuées par l’ONU à Gaza. Aujourd’hui, elle est très inquiète. « Si l’aide internationale s’arrête, ce sera un grand désastre », dit-elle. Vêtue d’une longue robe blanche, assise sur un tas de sacs frappés du logo des Nations unies d’où la farine s’échappe, Oum Ammar se lamente : « La situation économique n’est déjà pas bonne. S’ils nous coupent les aides, tous les Palestiniens seront perdants, pas seulement le Hamas. » Face à elle, des dizaines de personnes se pressent devant un camion chargé de riz qui vient d’arriver au centre de distribution de l’aide alimentaire dans le camp de réfugiés de Chatti, sur le front de mer de Gaza. « L’économie est déjà à terre. Si l’aide internationale n’arrive plus, elle sera sous terre », lance Naïf Abou Naji, qui rachète à une vieille Palestinienne des rations alimentaires pour les revendre à d’autres. Au milieu des boîtes de conserve, des bouteilles d’huile qui portent le drapeau européen et des sacs de provisions, il ajoute : « Pour sûr la situation sera plus difficile. Il y aura plus de vols dans la rue car les gens n’auront plus rien à manger. » « Je ne sais pas comment nous ferons. Il n’y a pas de travail ici », poursuit Moustapha Baqer, un pêcheur de soixante ans à la fine barbe poivre et sel, en faisant tourner un chapelet vert entre ses doigts. L’économie palestinienne connaît une crise sans précédent depuis le début de la deuxième intifada en septembre 2000 et les finances de l’Autorité palestinienne dépendent de l’aide financière internationale européenne et américaine. Pour Mouataz, un fonctionnaire de 29 ans, un éventuel arrêt des subsides ne serait pas acceptable. « Les Européens et les Américains sont les grands défenseurs de la démocratie, ce sont eux qui ont poussé pour avoir des élections », dit-il. « Les Palestiniens ont choisi le Hamas et c’est leur droit », ajoute-t-il. Ahmed, 56 ans, est plus optimiste. « Toutes ces déclarations, c’est de la politique. Quand le Hamas aura réellement pris le pouvoir, peut-être que les États-Unis discuteront avec eux. Il faut laisser du temps », estime-t-il. Pour d’autres, avec ou sans aides, les Palestiniens surmonteront les difficultés qui se profilent. « Nous ne devons compter que sur nous-mêmes. S’il le faut, chaque Palestinien se serrera la ceinture et si Dieu le veut, nos vies s’amélioreront », espère Intissar al-Tourouk, une mère de famille de 50 ans.
Oum Ammar est venue chercher ses rations alimentaires du mois distribuées par l’ONU à Gaza. Aujourd’hui, elle est très inquiète. « Si l’aide internationale s’arrête, ce sera un grand désastre », dit-elle.
Vêtue d’une longue robe blanche, assise sur un tas de sacs frappés du logo des Nations unies d’où la farine s’échappe, Oum Ammar se lamente : « La...