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Le FPLP-CG catégorique : « Pas question de désarmer en dehors de la table des négociations »

«La fusillade de Naamé est un incident fâcheux qui n’était en aucune sorte prémédité. » C’est ce que déclare Hamzé el-Mouchtawi, le porte-parole du Commandement général d’Ahmad Jibril, une formation connue pour son allégeance déclarée à la Syrie. Pourtant, le timing de ces incidents qui ont eu lieu quelques semaines à peine après le lancement d’une rafale de fusées Katioucha à partir d’une position au Liban-Sud est d’autant plus surprenant que le dossier palestinien a été placé, depuis quelque temps, sous les feux de la rampe. Au FPLP-Commandement général d’Ahmad Jibril, on affirme que l’affaire de Naamé « est venue à un très mauvais moment et ne sert aucunement les intérêts de la formation, encore moins la cause des réfugiés dans son ensemble ». « Preuve en est, notre condamnation immédiate de cet incident, que nous avons essayé de circonscrire en remettant immédiatement aux autorités libanaises les auteurs de la fusillade. » Une affirmation corroborée par une source palestinienne autorisée qui assure que Ahmad Jibril voulait au départ qu’on lui remette ceux qui ont ouvert le feu sur les deux employés libanais de la municipalité « pour qu’ils soient pendus ». Quoi qu’il en soit, cet épisode tragique a remis sur le tapis le problème des positions militaires palestiniennes se trouvant en dehors des camps, un sujet qui devait être abordé par le Premier ministre, Fouad Siniora, avec le président égyptien, Hosni Moubarak. Côté palestinien, l’équation est on ne peut plus claire : il n’est pas question de désarmer en dehors de la table des négociations, dont les termes devraient porter sur l’ensemble du dossier palestinien, et non seulement sur l’aspect sécuritaire. Essayant de se dérober à l’épée de Damoclès brandie, via la 1559, par la communauté internationale, le FPLP-CG d’Ahmad Jibril affirme que seule l’acquisition des droits socio-économiques, y compris l’engagement du gouvernement libanais à poursuivre les pressions en faveur de l’application de la résolution 194 sur le droit de retour, pourrait préluder à un éventuel désarmement qui n’aura d’ailleurs lieu qu’« une fois des garanties sécuritaires accordées aux réfugiés ». « Nous avons des interrogations concernant notre sécurité dans les camps. Le souvenir de Sabra et Chatila et d’autres massacres est toujours vivace dans notre mémoire », dit-il. « Notre position est claire à ce sujet : nous refusons d’être traités comme une bande de gangsters armés. Ce que nous voulons, c’est un changement concret de la situation sociale des réfugiés et des assurances concernant notre sécurité et notre cause, entendue dans sa globalité », insiste le porte-parole avant d’ajouter : « Les armes dont nous disposons sont liées à notre résistance. Nous ne sommes pas attachés éternellement à ces positions », dit-il. Qu’en est-il des craintes exprimées cette fois-ci par les Libanais eux-mêmes qui considèrent ces positions armées situées à proximité de localités résidentielles à Naamé et Koussay comme une véritable menace à leur propre sécurité ? « Je peux tout simplement affirmer que les armes que nous détenons ne seront jamais retournées contre les Libanais. Par le passé, beaucoup d’erreurs ont été commises et nous ne sommes pas près de recommencer », dit-il en allusion à la guerre du Liban. Des assurances contredites il y a deux jours par le représentant militaire du Fateh, le colonel Mounir el-Makdah, qui affirme dans une interview publiée par le site Internet www.al3ayn.com que les combattants palestiniens ne resteront pas les bras croisés dans le cas d’une éventuelle confrontation avec l’armée libanaise. « La position de Naamé peut compter sur des combattants en provenance de l’ensemble des camps palestiniens. Si jamais les affrontements font des martyrs parmi nos résistants, personne ne pourra plus contrôler les camps. » Le message est on ne peut plus clair de la part d’une formation qui relève pourtant de l’OLP dont le représentant, Sultan Aboul Aynayn, tient un langage bien plus modéré (voir par ailleurs). Mounir el-Makdah ira même plus loin dans sa logique guerrière : « En cas d’agression contre le Hezbollah, les combattants palestiniens seront aux premières lignes, dit-il. De même si les États-Unis ou Israël s’aventuraient à lancer une attaque contre la Syrie, le Liban ou n’importe quel parti libanais (prosyrien). » « La politique américaine dans la région nous a poussés à joindre nos armes à ceux du Hezbollah », précise encore le représentant du Fateh. Pourtant, le porte-parole du FPLP-Commandement général d’Ahmad Jibril, plus radical que le Fateh, réfute tout alignement stratégique de sa formation avec la Syrie. « La position de Naamé existe depuis 1970 bien avant la présence syrienne au Liban, à la suite du fameux septembre noir en Jordanie », dit-il, sans toutefois renier l’existence « d’intérêts communs avec Damas ». Des intérêts que le Commandement général voudrait également partager avec son interlocuteur libanais quand bien même ce dernier se trouverait aux antipodes de la politique de Damas. « Notre cause est claire. Nous espérons que le Liban, à l’instar de la Syrie, pourrait la soutenir. » « Pourquoi le gouvernement de Fouad Siniora n’opposerait-il pas la résolution 194 à la résolution 1559 », s’interroge Hamzé el-Mouchtawi, qui réaffirme que seul « un accord global, une sorte de nouvel accord du Caire revu et corrigé », pourrait motiver son mouvement à envisager un éventuel désarmement. Je. J.

«La fusillade de Naamé est un incident fâcheux qui n’était en aucune sorte prémédité. » C’est ce que déclare Hamzé el-Mouchtawi, le porte-parole du Commandement général d’Ahmad Jibril, une formation connue pour son allégeance déclarée à la Syrie.
Pourtant, le timing de ces incidents qui ont eu lieu quelques semaines à peine après le lancement d’une rafale...