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Nucléaire - Téhéran réitère sa menace contre le transfert du dossier devant le Conseil de sécurité L’Iran se déclare favorable aux propositions de Moscou d’enrichir son uranium en Russie

L’Iran s’est déclaré favorable hier à la proposition du Kremlin d’enrichir son uranium en Russie pour lever les craintes des Occidentaux, mais a menacé une nouvelle fois de lancer lui-même son programme d’enrichissement si le Conseil de sécurité de l’ONU était saisi. «Nous portons un jugement favorable sur la proposition » de la Russie d’enrichir l’uranium iranien sur le territoire russe, a déclaré Ali Larijani, négociateur en chef du nucléaire iranien et également secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, cité par l’agence de presse Interfax. « Ce plan peut être perfectionné lors de futures négociations (entre l’Iran et la Russie) qui doivent se tenir en février » à Téhéran, a indiqué M. Larijani. En Iran, le chef de la diplomatie, Manouchehr Mottaki, est allé plus loin en estimant que le plan russe était une bonne base pour un compromis « acceptable » par la Russie et l’Iran. « Je pense que les éléments du plan russe, notamment des endroits prévus pour l’enrichissement d’uranium, la composition de la compagnie commune, forment une base pour une entente acceptable pour les deux parties », a déclaré, optimiste, M. Mottaki, cité par l’agence officielle IRNA. Dans la matinée, M. Larijani avait une nouvelle fois mis en garde la communauté internationale contre un transfert du dossier nucléaire au Conseil de sécurité de l’ONU, prévenant que dans ce cas de figure l’Iran « commencera à enrichir son uranium ». Le négociateur en chef iranien était arrivé mardi dans la capitale russe pour des entretiens avec son homologue russe Igor Ivanov, secrétaire du Conseil de sécurité russe. Les deux hommes avaient réaffirmé que la crise devait être résolue dans le cadre et avec l’aide de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Ces derniers mois, l’Iran a franchi les étapes menant à la maîtrise du nucléaire : reprise de la conversion d’uranium à Ispahan (Centre-Ouest) en août 2005 et des activités de recherche liées à l’enrichissement le 10 janvier dernier. Pour les pays occidentaux et Israël, cette démarche vise à terme à doter l’Iran de l’arme atomique sous couvert du nucléaire civil. C’est pourquoi la proposition de la Russie – qui construit déjà la centrale nucléaire de Bouchehr, dans le sud de l’Iran, et doit fournir son combustible – pourrait être une porte de sortie de crise en répondant aux craintes de Washington et Londres notamment, qui encouragent cette initiative. Le chef de la diplomatie britannique, Jack Straw, en visite à Chypre, a ainsi déclaré hier que le plan russe pouvait « apporter une solution » à la crise iranienne. Dans le même temps, Washington et Londres, notamment, sont favorables à l’examen de la question iranienne par le Conseil de sécurité après des mois d’impasse au siège de l’AIEA. De son côté, l’Allemagne espère que l’Iran examinera « de manière intensive et constructive » l’offre du gouvernement russe, une initiative que Berlin juge « constructive et importante », a déclaré hier un porte-parole du gouvernement. Avec le soutien des États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France ont appelé à une réunion d’urgence de l’AIEA le 2 février à Vienne pour décider de l’envoi du dossier iranien au Conseil de sécurité de l’ONU. Et mardi, des inspecteurs de l’AIEA sont allés en Iran pour donner à Téhéran une dernière chance de coopérer avant la réunion de février. Par ailleurs, la diplomatie britannique a annoncé hier que les ministres des Affaires étrangères de l’UE3 (France, Allemagne et Grande-Bretagne), de la Russie, de la Chine et des États-Unis auraient une réunion sur le dossier le 30 janvier à Londres. Enfin, dans l’esprit de la proposition russe faite à Téhéran, le président Vladimir Poutine a annoncé qu’il proposerait au sommet du G8 en juillet prochain la création d’un réseau international de centrales nucléaires placé sous l’égide de l’AIEA, qui fournirait de l’énergie aux pays dépourvus du nucléaire.
L’Iran s’est déclaré favorable hier à la proposition du Kremlin d’enrichir son uranium en Russie pour lever les craintes des Occidentaux, mais a menacé une nouvelle fois de lancer lui-même son programme d’enrichissement si le Conseil de sécurité de l’ONU était saisi.
«Nous portons un jugement favorable sur la proposition » de la Russie d’enrichir l’uranium...