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La Russie accuse l’Ukraine d’avoir augmenté ses prélèvements au détriment des clients européens Loin de s’éteindre, la crise gazière s’installe entre Moscou et Kiev

La crise gazière russo-ukrainienne qui a perturbé les livraisons à l’Europe a connu hier un nouvel accès de fièvre, le géant russe Gazprom accusant l’Ukraine d’avoir encore augmenté ses prélèvements sur le gaz en transit au détriment des clients européens. «Le prélèvement de gaz s’effectue dans des proportions encore plus importantes qu’avant » a déclaré Alexeï Miller, le patron du groupe gazier russe qui ne parvient plus à faire face à la demande cumulée de son marché intérieur et de ses clients européens en cette période de froid exceptionnel. « Pratiquement chaque jour nous augmentons les volumes de gaz livrés à l’Ukraine, mais le manque dans les livraisons en Europe augmente aussi et de plus en plus de gaz reste en Ukraine », a affirmé le responsable. Le déficit de gaz russe restait aigu hier en Europe orientale, ainsi qu’en Italie, forcée de puiser dans ses réserves. Rome signalait un manque de 6 millions de mètres cubes par rapport aux 74 millions attendus ce mercredi, ce qui constitue une aggravation par rapport au début de la crise gazière. En Roumanie, les livraisons de gaz russe étaient insuffisantes pour le troisième jour consécutif et le ministre de l’Économie Codrut Seres a une nouvelle fois appelé le groupe Gazprom à « respecter » son contrat. La compagnie gazière bosniaque, BH Gas, qui observe une chute de livraisons de 25 % depuis une semaine, a demandé aux consommateurs de réduire l’utilisation du gaz naturel. L’Ukraine, principale voie de transit des exportations de Gazprom, a enregistré un nouveau record de consommation de gaz à 427 millions de m3 au cours des dernières 24 heures. Kiev a reconnu hier pomper plus de gaz que prévu à cause du froid, mais estimait ne pas avoir enfreint à ses engagements envers Gazprom qui portent sur des volumes mensuels et non journaliers. « Nous avons des normes mensuelles. L’Ukraine ne les a pas dépassées », a souligné Léonid Ossavoliouk, le chargé d’affaires ukrainien. Le chef du gouvernement ukrainien Iouri Ekhanourov a appelé les grandes entreprises à diminuer leur consommation, voire à « suspendre la production », afin de couvrir les besoins de la population au cas où perdurerait la vague de froid qui a déjà provoqué la mort de 130 personnes dans le pays dont 53 dans les dernières 24 heures. Mais malgré ces signes de bonne volonté, la signature prévue hier d’accords gaziers cruciaux entre Kiev et Moscou a été repoussée à une date ultérieure. Dans le Caucase, la Géorgie continuait de souffrir de restrictions hier en raison de l’interruption des livraisons de gaz russe après l’explosion non expliquée d’un gazoduc au sud de la Russie dimanche. Le parquet général russe a requalifié hier l’incident d’« acte terroriste », sans expliquer qui avait pu vouloir organiser un blocus énergétique de la Géorgie. Cette ancienne république soviétique, qui tout comme l’Ukraine a des relations difficiles avec la Russie depuis l’arrivée au pouvoir fin 2003 d’une direction prooccidentale, a dénoncé dimanche un « sabotage » russe visant à faire pression sur le pays.
La crise gazière russo-ukrainienne qui a perturbé les livraisons à l’Europe a connu hier un nouvel accès de fièvre, le géant russe Gazprom accusant l’Ukraine d’avoir encore augmenté ses prélèvements sur le gaz en transit au détriment des clients européens.
«Le prélèvement de gaz s’effectue dans des proportions encore plus importantes qu’avant » a déclaré...