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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERT Une première dans les annales de la musique au Liban à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) L’orchestre des élèves du Conservatoire national de musique sous le signe de l’enfant Mozart

Malgré un vent orageux et une pluie battante, vendredi soir, la salle de l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) était remplie jusqu’aux derniers sièges, agitée et caquetante. Fébrilité des grands moments où la musique va imposer sa douce loi. Fébrilité pour une prestation où interprètes et public sont en état de turbulence. Mais il s’agit également d’une première dans les annales de la musique au Liban. Voilà un concert qui sort totalement du rang, et pour cause : l’orchestre des élèves du Conservatoire national supérieur de musique va donner son premier concert public ! Une quarantaine de jeunes musiciens, chemises blanches et pantalons noirs, serrant violon, violoncelle, viole, trompette, contrebasse, se pressent sous les feux de la rampe, tandis que Léa et Miah Wadih sont déjà derrière les touches du grand clavier au bois lustré. Pas plus haut que trois pommes, la plupart de ces talents en herbe, dont quelques-uns n’ont pas encore fait trois mois de gammes et de solfège ! Applaudissements houleux et encouragements explosifs d’une salle littéralement déchaînée devant ses jeunes « poulains », ses « chérubins », ses « favoris », avec des « habibi », des « tekbrini » qui fusent de partout... Le calme revenu, maestro Edgar Wadih, cheveux blanc et tout de noir vêtu pour ses jeunes et courageux officiants, a levé la baguette pour imposer les premières mesures. Garçonnets et fillettes, sages comme des images, lisant sérieusement leurs partitions posées devant leur pupitre, amorcent un programme trié sur le volet et taillé sur mesure. Airs traditionnels et populaires allemand, français, anglais et écossais. Sans oublier la tourmente et le romantisme des primes jeunesses avec le Ah ! vous dirais-je maman de Mozart et Au clair de la lune d’un Pierrot au visage enfariné rêvant sous la lumière bleutée d’un croissant d’argent… Concert à la cacophonie et aux stridences délicieuses, et un mouvement de gondolage de l’ensemble qui prête à sourire, mais jamais à soustraire une main pour encourager et permettre d’aller de l’avant. L’important, c’est ce premier pas où de très jeunes interprètes, à l’âge presque de l’enfant Mozart, donnent une prestation devant une audience qui, déjà, les juge sur leur manière de poser une note, de traduire une nuance, de rendre une mélodie et d’articuler une mesure. Une demi-heure de musique d’un pur moment d’innocence et de fraîcheur d’enfants qui ferraillent bravement avec leurs instruments, « qu’ils savent d’ailleurs parfaitement accorder par eux-mêmes déjà », affirme maestro Wadih ! On conclut avec le choral français de la Nativité par le Gloria in excelsis Deo. Applaudissements d’un auditoire tétanisé, électrisé. Révérence des jeunes artistes, souriants. Serrements de main et salutations avec le premier et second violon par le maestro, tout comme chez les grands… Et gerbes de fleurs de la part des amis et des parents qui n’ont pas lâché un seul instant leur caméra… On sait gré aux éducateurs de cette jeunesse. Car c’est avec cette édifiante jeunesse montante et l’aide des parents qu’on dresse un barrage à toutes les déchéances culturelles et musicales actuelles qui ont pris d’assaut écrans de TV et ondes de radio. Une belle initiative que cet orchestre des élèves du Conservatoire national supérieur de musique qui, avec le temps, sans nul doute se bonifiera et réservera aux mélomanes libanais d’heureuses surprises. E. D.
Malgré un vent orageux et une pluie battante, vendredi soir, la salle de l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) était remplie jusqu’aux derniers sièges, agitée et caquetante. Fébrilité des grands moments où la musique va imposer sa douce loi. Fébrilité pour une prestation où interprètes et public sont en état de turbulence. Mais il s’agit également d’une première dans...