Ahmadinejad achève sa visite en Syrie, rencontre des radicaux palestiniens Attentat de Tel-Aviv : Israël pointe du doigt Téhéran et Damas

Le ministre israélien de la Défense, Shaul Mofaz, a pointé un doigt accusateur en direction de l’Iran et la Syrie à la suite d’un attentat-suicide commis jeudi à Tel-Aviv, alors que la police était placée hier en état d’alerte élevée. Pendant ce temps, Mahmoud Ahmadinejad achevait une visite à Damas, où il a rencontré les principaux chefs des mouvements palestiniens radicaux. «L’attentat a été financé par Téhéran, planifié en Syrie et perpétré par des Palestiniens », a déclaré le ministre lors d’une consultation sécuritaire après l’attentat, selon le ministère de la Défense. L’attentat, perpétré à six jours des législatives palestiniennes, a tué son auteur et blessé dix-neuf personnes, dont treize étaient encore hospitalisées hier. Le mouvement radical palestinien, le Jihad islamique, a revendiqué l’attentat et précisé que son auteur est Sami Antar, 22 ans, originaire de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. « Nous disposons de preuves sans équivoque montrant que l’Iran a fourni l’argent, que le commandement du Jihad islamique à Damas à donné les ordres et que l’infrastructure du Jihad islamique à Naplouse a mené l’attaque terroriste », a ajouté le ministre. Il a accusé le président syrien, Bachar el-Assad, et son homologue iranien, Mahmoud Ahmadinejad, d’avoir tenu jeudi à Damas un véritable « sommet terroriste ». Le ministère de la Défense a communiqué des informations aux États-Unis, à l’Égypte et aux pays européens sur cette implication supposée des deux pays dans l’attentat. Le commentateur militaire du quotidien Haaretz estimait plausible une telle implication iranienne, tout en ajoutant que les accusations israéliennes devraient être « prises avec précaution » vu l’approche des législatives israéliennes du 28 mars et qu’Israël est en première ligne dans la campagne internationale sur le programme nucléaire iranien. Comme pour répondre à ces accusations, le président Ahmadinejad a rencontré hier à Damas les dirigeants de dix mouvements palestiniens radicaux. Il a affirmé qu’« il soutenait avec force la lutte du peuple palestinien » au cours de cette réunion, qui a regroupé notamment les chefs du Jihad islamique Abdallah Ramadan Chalah, du Hamas Khaled Mechaal, et du FPLP-CG Ahmed Jibril. « Nous avons exprimé notre solidarité avec la Syrie qui subit des pressions (...) ainsi qu’avec l’Iran qui a le droit de posséder une technologie nucléaire à des fins pacifiques », a indiqué dans ce contexte un responsable palestinien, Maher Taher. La position de Damas sur le droit des Palestiniens à « la résistance » contre Israël a été réaffirmée également par M. Assad lors d’une conférence de presse avec son homologue iranien. Au cours de sa visite, M. Ahmadinejad est revenu à sa vieille antienne en mettant au défi les pays européens d’accueillir les juifs d’Israël en leur proposant un État. « Donnez l’autorisation pour que ces migrants se rendent chez vous et vous verrez qu’ils ne voudront plus vivre sur la terre palestinienne occupée », a-t-il lancé lors d’une rencontre avec les élites syriennes. « Êtes vous prêts à ouvrir les portes de vos pays aux migrants (juifs qui sont venus en Palestine) pour qu’ils puissent se rendre partout en Europe librement. Est-ce que vous allez donner des garanties pour assurer leur sécurité et ne plus mener de répression antisémite en Europe s’ils viennent dans vos pays ? » a-t-il ajouté, en mettant en doute « la sincérité » des Européens. Avant son départ hier, M. Ahmadinejad s’est rendu dans les lieux saints de l’islam chiite, ainsi que dans la célèbre mosquée des Omeyyades à Damas. La Syrie accueille en effet chaque année des dizaines de milliers de pèlerins iraniens.