SEPTIÈME ART Jocelyne Saab à la 22e édition du festival de cinéma indépendant Sundance

La 22e édition du festival de cinéma Sundance, le grand rendez-vous du cinéma indépendant aux États-Unis, s’est ouverte pour dix jours, sous des auspices assez politiques, selon les spécialistes. Trente-deux films sont en compétition dans deux catégories, nationale et internationale. C’est dans la catégoroie « World Cinema Dramatic » que la cinéaste libanaise Jocelyne Saab présentera un long-métrage intitulé Kiss Me Not On the Eyes, parabole de la société égyptienne. Le festival accorde aussi la part belle aux documentaires, là encore au nombre de 32 dans deux catégories, nationale et étrangère. Fondé par l’acteur Robert Redford, il ouvre cette année ses portes avec la projection dans la ville de Utah (ouest) de Friends With Mone, de Nicole Holofcener avec Jennifer Aniston en tête d’affiche. Plusieurs médias annoncent cette année un festival très politique, où est évoquée à plusieurs reprises la guerre en Irak – notamment avec le documentaire The Ground Truth After the Killing Ends (La vérité après la fin des tueries), sur la vie de soldats et de familles après la guerre, de Patricia Foulkrod – ou encore l’immigration - Crossing Arizona (En traversant l’Arizona) de Joseph Mathew, sur la frontière américano-mexicaine. En dehors des documentaires, Sundance, « poil à gratter » de la société américaine, a aussi sélectionné des films politiques, comme American Blackout, ou comment le vote noir a été escamoté lors des dernières élections présidentielles, et An Unreasonable Man, éclairage sur la carrière du militant écologiste Ralph Nader. Six long-métrages asiatiques figurent parmi les 16 films présentés dans la section internationale « World Cinema Dramatic », tandis que cinq proviennent d’Amérique du Sud. Dans It’s Only Talk (Ce ne sont que des paroles), le Japonais Ryuichi Hiroki évoque une jeune femme maniaco-dépressive et sans emploi, dans un film qui rend malgré tout hommage à la vie, selon le site du festival. Claudia Llosa, une Péruvienne, a pour sa part déjà été remarquée par la revue spécialisée Variety pour Madeinusa, coproduction hispano-péruvienne tournée dans un petit village des Andes. Le Canada présente Eve And the Fire Horse, de Julia Kwan, sur deux jeunes sœurs en pleine quête mystique, un premier film « poignant », d’après les organisateurs. En fiction, la France est en compétition avec 13 Tzameti du Franco-Géorgien Gela Babluani, qui a déjà remporté en septembre le Lion d’or du futur-meilleur premier film à Venise. Son of Man (Fils de l’homme), du Sud-Africain Mark Dornford-May, raconte pour sa part l’histoire de Jésus, comme une fable africaine. Reste à signaler que le film de la Libanaise Saab, avec l’actrice Hanane Turk en tête d’affiche, approche le thème de l’excision et de la sexualité dans le monde arabe, d’où plusieurs remous provoqués en Égypte, lieu du tournage, et aux Émirats lors de sa projection dans le cadre du Festival du cinéma de Dubaï.