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Actualités - CHRONOLOGIE

BIPOD - Ce soir et demain, à 20h30, deux soirées qui clôturent le Festival de danse au centre Tournesol Maqamat danse la liberté sur une musique des frères Khalifé

Produite par le Festival Beiteddine et conçue par le chorégraphe Omar Rajeh, la performance de la formation Maqamat au théâtre Le Tournesol, qui sera présentée encore ce soir et demain dimanche à 20h30, est un cri de détresse d’une humanité en péril, mais aussi un chant de liberté sur les airs du Concerto 13, composé par les frères Khalifé. Ayant démarré il y a deux semaines sous les bons auspices de l’Instituto Cervantes, du Goethe Institut, de l’Association française d’action artistique, de la Mission culturelle française, du Roberto Cimetta Fund et de la Ford Foundation, « Bipod » regroupait des spectacles venus des quatre coins du monde. C’est à Omar Rajeh, initiateur du projet et diplômé en études de danse et théâtre en Angleterre et au Liban, qu’est revenu l’honneur de clôturer ce festival. Dans un décor à la Chabrol, rappelant le film le Boucher avec ses quartiers de viande suspendus et l’instinct chasseur de l’homme de Cro-Magnon qui s’en dégage, douze personnes vont, pendant plus d’une heure, lancer un cri d’alarme à l’humanité en péril. Des hommes sortis des limbes ouvrent le bal. Avec cette grande table couverte d’une nappe rouge qui divise la scène, où s’installeront les danseurs-comédiens au festin de la vie, et cette autre petite table où sont plantés des couteaux pour charcuterie ainsi que les chaînes métalliques suspendues, évoquant les grands tortionnaires de la terre. Le ton est très vite donné. Le spectacle de la troupe Maqamat entend dénoncer tous genres de totalitarismes, autant politiques que sociaux, qui régissent le monde contemporain. Celui-ci, traduit par la diversité des costumes, par l’intemporalité et la non-spatialité de la performance, même si souvent il est fait allusion à une certaine guerre du Liban ( ?). Ce monde a généré des monstres. Démentielle ou absurde, l’action résonne du bruit des bottes militaires enfilées par les danseurs. Lesquels se transforment, selon les saynètes, tantôt en victimes, tantôt en bourreaux. Dictature des actes, mais aussi dictature des mots ; intolérance et irrespect de l’autre ; absence d’amour, mais quête d’affection ; autant de thèmes qui seront évoqués par un tourbillon de mouvements allant parfois jusqu’au vertige. Car si l’action démarre bien avec un sujet exploitable à loisir, une certaine stagnation se profile au milieu du spectacle. Au départ, cette machine bien huilée, avec une troupe crédible qui incite le public au voyage, fera malheureusement des ratés en cours de route. Pourquoi l’embrayage a-t-il calé ? Le Concerto 13, composé et interprété par Rami et Bachar Khalifé (placés en fond de scène), respectivement au piano et aux percussions, a pourtant été plus que fidèle au sujet. Substrat de langage, voire même de poésie, leur musique a entraîné le public dans un monde acoustique multidimensionnel, au point que ce dernier en oubliait le spectacle. Avec les notes douces ou percutantes du piano de Rami Khalifé et le bruitage extravagant de Bachar allant du simple grésillement au tapage, le spectacle était, souvent et malheureusement, à l’arrière de la scène. Maqamat avait habitué son public à plus d’innovation, plus de fantaisie et plus d’imagination… Enfin, s’il était nécessaire d’applaudir la performance, c’était pour mieux les encourager. Colette KHALAF

Produite par le Festival Beiteddine et conçue par le chorégraphe Omar Rajeh, la performance de la formation Maqamat au théâtre Le Tournesol, qui sera présentée encore ce soir et demain dimanche à 20h30, est un cri de détresse d’une humanité en péril, mais aussi un chant de liberté sur les airs du Concerto 13, composé par les frères Khalifé.
Ayant démarré il...