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UKRAINE Kiev contrainte de rechercher de nouvelles sources d’énergie

L’accord gazier conclu début janvier avec Moscou, qui a entraîné une crise politique à Kiev, va mettre en difficulté nombre d’industries ukrainiennes suite au quasi-doublement du prix du gaz acheté en Russie, mais aussi inciter l’Ukraine à gaspiller moins et à exploiter de nouvelles sources d’énergie. Le président ukrainien Viktor Iouchtchenko a appelé dernièrement à l’élaboration d’un « nouveau concept énergétique », afin de rendre le pays moins dépendant des fournitures d’hydrocarbures russes. Il a évoqué notamment la possibilité de production en Ukraine de combustible nucléaire, actuellement importé de Russie, le rapprochement avec d’autres pays fournisseurs de gaz, notamment le Turkménistan, et la réforme du secteur charbonnier, en pleine crise. Car si certains secteurs de l’industrie lourde devraient pouvoir s’adapter facilement aux nouveaux tarifs, notamment la métallurgie qui peut compter sur d’importantes réserves de charbon et de minerai de fer, d’autres vont souffrir, en particulier l’industrie chimique, grosse consommatrice d’énergie, et les industries de défense. « Il semble que la hausse des prix de l’énergie nécessitera une période de restructurations rapides et douloureuses », observe Sharon Raj, analyste de la société de notation Fitch. « Le gaz représente 75 % de nos coûts », explique Evgueni Stepanov, porte-parole du groupe américain IBE Trade Corp, qui détient des parts dans le producteur ukrainien d’ammoniac Azot. « À 95 dollars, c’est encore supportable, mais si le prix du gaz atteint 120 dollars, ce sera intenable », ajoute-t-il, alors que les analystes pensent que de nouvelles hausses du prix du gaz sont à attendre, l’accord actuel ne définissant fermement les prix que pour six mois. Une autre société de notation, Standard and Poor’s, observe que les prix élevés du gaz « vont accentuer la pression sur l’inflation (attendue à 13,8 % pour 2005) et encore ralentir une économie aux performances déjà médiocres ». La croissance ukrainienne pour 2005 est estimée à 3 %, en chute libre par rapport à 2004 où elle atteignait 12 %. Des arguments repris par l’opposition ukrainienne, qui espère réaliser un bon score aux législatives du 26 mars prochain, et a fait tomber le gouvernement du Premier ministre Iouri Ekhanourov. Selon le protocole signé le 4 janvier avec le groupe public russe Gazprom, l’Ukraine paie désormais 95 dollars pour 1 000 m3 le gaz provenant de Russie et d’Asie centrale, un prix qui représente près du double de ce qu’elle payait précédemment, même s’il reste très inférieur aux tarifs en vigueur pour la plupart des pays européens. Pourtant, la Banque mondiale considère qu’une hausse progressive du prix du gaz pourrait aider l’Ukraine à gérer plus efficacement son énergie, en la forçant à se concentrer sur les secteurs compétitifs de l’économie et en accélérant l’introduction de technologies de pointe. Selon la BM, le gaspillage d’énergie en Ukraine est tel que la consommation globale est de 71 % supérieure à celle des consommateurs finaux. Alexandre Iefanov, qui dirige la filiale ukrainienne du groupe technologique allemand Schenck, est convaincu que la production d’énergie à partir de pneus usagés et d’os d’animaux concassés « peut désormais être rentable ». Il estime même que l’Ukraine va voir se mettre en place un marché des déchets industriels à l’européenne, orienté vers la production d’énergie.
L’accord gazier conclu début janvier avec Moscou, qui a entraîné une crise politique à Kiev, va mettre en difficulté nombre d’industries ukrainiennes suite au quasi-doublement du prix du gaz acheté en Russie, mais aussi inciter l’Ukraine à gaspiller moins et à exploiter de nouvelles sources d’énergie.
Le président ukrainien Viktor Iouchtchenko a appelé dernièrement...