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PÉTROLE Les tensions avec l’Iran et au Nigeria maintiennent le brut sous pression

Les cours du brut restaient obstinément orientés à la hausse lundi, après les menaces à peine voilées de l’Iran de contribuer à faire flamber les prix, et en raison du regain de tension au Nigeria, où Shell a commencé à faire évacuer du personnel. À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord gagnait 66 cents à 62,92 dollars sur l’échéance de février. Le baril continuait d’évoluer près de ses plus hauts niveaux depuis trois mois, après avoir touché 63,18 dollars un peu plus tôt hier. Les prix n’évoluaient pas à New York, où les marchés étaient fermés hier en raison du Martin Luther King’s Day. Les cours avaient clôturé à 63,92 dollars vendredi. Hier, soutenus par un contexte géopolitique tendu, les cours repartaient à la hausse. Le marché du pétrole a pris au sérieux l’évocation par l’Iran d’une flambée des prix du brut en cas de sanctions à son encontre sur le contentieux nucléaire, perçue comme une menace voilée de recours à l’arme pétrolière. « Toute perturbation dans la situation économique et politique du pays peut mettre en crise la situation régionale et faire augmenter le prix du pétrole au-delà de ce qu’attendent les Occidentaux », a déclaré le ministre iranien de l’Économie, Davoud Danesh-Jaafari. Même si Téhéran se garde bien de franchir le pas, de nombreux investisseurs et analystes y ont vu une allusion à l’arme pétrolière, c’est-à-dire à une réduction volontaire par l’Iran de ses exportations afin de provoquer un manque sur le marché. Une baisse stratégique des exportations iraniennes « serait un vilain choc pour le marché », convient Bruce Evers, analyste à la banque Investec. Mais l’arme pétrolière est « une épée à double tranchant », remarque-t-il. Si l’Iran réduisait ses exportations de brut, il s’exposerait à une réduction sensible de ses revenus pétroliers, dont il dépend grandement, notamment pour financer son vaste déficit budgétaire. Du coup, tout recours à l’arme pétrolière ne pourrait se faire que sur une courte période, d’après les analystes. Malgré tout, les analystes ne perdent pas de vue le caractère peu prévisible du président iranien Mahmoud Ahmadinejad. « On ne peut pas catégoriquement exclure qu’il recourra à cette arme à sa disposition. (M. Ahmadinejad) est un personnage hautement imprévisible », estime l’analyste. « Sauf (...) provocation grave de l’Iran, cette crise nucléaire devrait traîner pendant des mois avant que des sanctions ne deviennent une possibilité », relativise Mike Wittner, analyste à la banque Calyon. « Tant que la question frémit à la surface du marché, elle maintiendra les cours sur une pente ascendante », estime-t-il néanmoins. Une telle décision de la part du deuxième pays producteur de l’OPEP aurait pour effet de faire grimper les prix, car il n’existe pas à l’heure actuelle de producteur capable de compenser entièrement cette perte. Situation tendue au Nigeria Le marché était également soutenu par la situation critique au Nigeria, où Shell a commencé à procéder à l’évacuation des quelque 330 employés qui travaillaient sur les quatre centres de production du delta du Niger. « La situation est toujours tendue, les pertes de production sont toujours les mêmes qu’hier (dimanche) », a déclaré hier matin un porte-parole du groupe anglo-néerlandais. Le sabotage mercredi d’un oléoduc avait poussé Shell à fermer quatre stations de pompage, occasionnant une chute totale de production de 226 000 barils par jour, soit plus de 9 % de la production totale du Nigeria. Le Nigeria est le huitième exportateur mondial de brut. Surtout, il exporte du light sweet crude, une qualité de brut très prisée car légère et plus facile à raffiner. « Shell, qui est le premier producteur pétrolier du Nigeria, envisage un retrait total de la région du delta du Niger, encore que cette hypothèse reste improbable, à moins que les choses ne dégénèrent complètement », jugeaient les analystes de Sucden, qui relevaient que la région du delta fournit la moitié du pétrole nigérian.
Les cours du brut restaient obstinément orientés à la hausse lundi, après les menaces à peine voilées de l’Iran de contribuer à faire flamber les prix, et en raison du regain de tension au Nigeria, où Shell a commencé à faire évacuer du personnel.
À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord gagnait 66 cents à 62,92 dollars sur l’échéance de février. Le baril continuait...