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Actualités - CHRONOLOGIE

L’opposition réclame une commission d’enquête parlementaire Tempête politique à Berlin sur les agissements des services secrets en Irak

Les révélations selon lesquelles des agents du renseignement allemands ont livré des informations aux Américains lors des frappes aériennes à Bagdad en 2003, malgré le refus du gouvernement de Gerhard Schröder de s’associer au conflit, provoquent une tempête en Allemagne. Pour la deuxième fois depuis décembre, après l’affaire de l’Allemand d’origine libanaise Khaled el-Masri enlevé par erreur par la CIA, les services secrets extérieurs allemands (BND) et le ministre social-démocrate des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, ancien bras droit de Gerhard Schröder à la chancellerie, sont sous le feu de la critique de l’opposition. M. Steinmeier, en tant que ministre à la chancellerie, coordonnait les services de renseignements. Les partis d’opposition réclament une commission d’enquête parlementaire, et la commission de contrôle des services secrets au Bundestag a été convoquée d’urgence hier à huis clos, en présence de l’ancien chef du BND August Hanning. Les accusations sont cinglantes dans un pays où l’opposition à l’intervention américaine en Irak reste extrêmement vive : le gouvernement Schröder a-t-il menti à l’opinion en prétendant publiquement s’opposer à cette guerre, tout en livrant secrètement des renseignements aux Américains sur les sites à Bagdad ? L’affaire a éclaté quand la chaîne publique ARD et le quotidien Süddeutsche Zeitung ont révélé ces derniers jours que deux fonctionnaires du BND basés à Bagdad au printemps 2003 avaient fourni des informations à l’armée américaine. Selon le quotidien, les agents, hébergés à la représentation française après la fermeture de l’ambassade d’Allemagne le 17 mars 2003, auraient répondu à une demande des Américains de « leur indiquer quelles étaient les cibles qui ne devaient pas être bombardées ». À l’ARD, un ancien fonctionnaire du ministère américain de la Défense a porté une accusation plus grave : les services secrets allemands auraient apporté « un soutien direct » dans l’identification des cibles à bombarder. Deux agents ont bien « transmis des informations » en 2003 aux services américains pour éviter que des écoles, hôpitaux et ambassades ne soient pris par erreur pour cibles, ont dit des porte-parole, ajoutant que cette transmission d’informations s’inscrivait dans le cadre d’« un échange régulier avec la partie américaine », « amie » de l’Allemagne. Un expert des services secrets, Erich Schmidt-Eenboom, a jugé que la concomitance de la révélation de cette affaire avec la visite de la chancelière Angela Merkel aux États-Unis « n’est pas un hasard ». « Cela fait partie d’une guerre psychologique des services secrets américains contre l’Allemagne », a-t-il dit dans une interview au journal Neue Presse.

Les révélations selon lesquelles des agents du renseignement allemands ont livré des informations aux Américains lors des frappes aériennes à Bagdad en 2003, malgré le refus du gouvernement de Gerhard Schröder de s’associer au conflit, provoquent une tempête en Allemagne.

Pour la deuxième fois depuis décembre, après l’affaire de l’Allemand d’origine libanaise...