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ÉDITION - Six millions d’émigrés ont marqué le secteur financier du pays La diaspora libanaise au Brésil, biographie annotée et commentée

Roberto Khatlab, historien brésilien, sondeur émérite de l’immigration libanaise au Brésil, ne lâche pas son sujet de prédilection. Après avoir exploré les relations amicales entre le pays de la samba et celui de la taboulé dans « Brésil-Liban : une amitié qui transcende les distances » (éditions Farabi,1999) et après son récit détaillé de la visite de l’empereur dom Pedro dans « Mahjar, Saga in Brazil, An Iconographic Sociology » (éd. Mokhtarat, 2003), il publie aujourd’hui une bibliographie annotée sur le sujet, justement intitulée « Lebanese Migrants in Brazil, An Annotated Bibliography ». À cette occasion, le chercheur, associé au Lebanese Emigration Research Center de la NDU, a organisé, dans le hall de l’université, une exposition de photographies et de documents d’archives. Et il propose, à côté des références annotées, un article – truffé de détails croustillants à découvrir en le lisant – sur le retour des Libano-Brésiliens vers le pays du Cèdre. L’ouvrage est étayé par une étude aussi documentée qu’intéressante sur les Libanais au Brésil, par Oswaldo M.S. Truzzi. Pour le professeur de sciences sociales à l’Université de Sao Paulo, la plupart des émigrés étaient issus de familles d’agriculteurs. Mais sous le soleil des tropiques ils ont tenu à « prendre leur vie en main », à fonder leur propre « bizness », pour ne pas « travailler chez les autres ». Cette vocation commerciale s’est traduite dans le choix d’un métier presque commun à tous. Colporteurs à leurs débuts, les émigrés libanais ont commencé, petit à petit, à avoir pignon sur rue. Dans les années 20, c’est vers le commerce des tissus qu’ils se sont tournés. Dans les années 30 et 40, les commerçants d’origine libanaise et syrienne monopolisaient le marché en détail du tissu et se positionnaient en tête des ventes en gros. Avant de devenir ensuite des patrons d’industries. Ce succès, Truzzi l’analyse à la loupe. Pour lui, la colonie libano-syrienne a réussi à marquer le secteur financier du Brésil pour trois raisons. D’abord la distribution démographique et professionnelle à travers le pays. Le sociologue évoque également la relation harmonieuse entre les membres de la diaspora et cite en dernier les flots arrivant régulièrement de la mère-patrie et qui intégraient rapidement le « circuit commercial », étant dirigés de facto vers des places vacantes et « profitables ». Truzzi explore également l’aspect identitaire, les différences sociales et religieuses dans la communauté, la difficulté d’intégration et les différenciations au sein de la société locale. Truzzi conclut sa thèse en soulignant que les marchands ambulants du début du siècle dernier ont engendré toute une nouvelle génération de médecins et de politiciens. Comme disait l’autre : « Être Libanais, c’est plus qu’une nationalité, c’est une profession. » De foi. M.G.H.
Roberto Khatlab, historien brésilien, sondeur émérite de l’immigration libanaise au Brésil, ne lâche pas son sujet de prédilection. Après avoir exploré les relations amicales entre le pays de la samba et celui de la taboulé dans « Brésil-Liban : une amitié qui transcende les distances » (éditions Farabi,1999) et après son récit détaillé de la visite de l’empereur...