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Actualités - CHRONOLOGIE

Terrorisme - Amnesty rend publics 3 nouveaux témoignages accablants Tortures et humiliations, monnaie courante à Guantanamo

Quatre ans après les premiers transferts de prisonniers à Guantanamo, Amnesty a rendu publics hier de nouveaux témoignages de détenus affirmant avoir souffert tortures et humiliations à répétition dans le camp de détention américain, sur l’île de Cuba. Quelque 500 hommes d’environ 35 nationalités y sont encore détenus sans jugement. Les premiers étaient arrivés le 11 janvier 2002 dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme » engagée par les États-Unis après les attentats contre New York et Washington quatre mois plus tôt. L’un des trois nouveaux témoignages recueillis semble confirmer la pratique des « enlèvements illégaux » pour le compte de la CIA, un détenu affirmant avoir été enlevé en Égypte, avant de réapparaître en Afghanistan et finalement d’être envoyé à Guantanamo. « J’ai été emprisonné en Afghanistan par les Américains, après avoir été arrêté en Égypte lors d’un court voyage d’affaires », a écrit Abdulsalam al-Hela, un Yéménite de 34 ans. Arrêté en septembre 2002, il est embarqué dans un petit avion de 20 places, menotté, aveuglé et baillonné. Il aurait alors « disparu » à Bakou (Azerbaïdjan), puis été détenu pendant deux ans dans quatre endroits différents en Afghanistan avant son transfert à Guantanamo le 17 septembre 2004. Il affirme y avoir été régulièrement battu, insulté et privé des soins médicaux dont il a besoin. Amnesty évoque également un journaliste travaillant pour la chaîne de télévision al-Jazira, Sami al-Hajj, 35 ans, de nationalité soudanaise, arrêté par la police pakistanaise en décembre 2001, remis aux Américains et transféré à Guantanamo le 13 juin 2002. « Pendant plus de trois ans, la plupart de mes interrogatoires ont eu pour but de me faire dire qu’il y a une relation entre al-Jazira et el-Qaëda », a-t-il raconté. Comme al-Hela, Sami al-Hajj affirme avoir été battu, notamment sur la plante des pieds, intimidé à l’aide de chiens. Il aurait également fait l’objet d’insultes racistes, été poussé du haut d’un escalier, placé à l’isolement pendant huit mois... Sami al-Hajj a également affirmé ne pas pouvoir obtenir les médicaments qu’il doit prendre à vie à la suite d’un cancer de la gorge en 1998. Amnesty publie également le « journal » d’un troisième détenu identifié comme Jumah al-Dossari, écrit en juillet 2005. Ce Bahreïni de 32 ans, qui affirme avoir été « vendu pour quelques dollars » par des troupes pakistanaises aux Américains, raconte en détail des interrogatoires musclés, à la fois en Afghanistan et à Guantanamo où il est détenu depuis janvier 2002. En Afghanistan, il raconte comment des soldats à Bagram jouaient avec le Coran « comme s’ils jouaient au football ». À Guantanamo, il affirme avoir été interrogé à 600 reprises, placé à l’isolement sans raison, menacé de mort, stressé lors d’interrogatoires par de la musique jouée très fort, laissé pendant de longues heures dans une pièce glaciale sans eau ni nourriture, attaché à un anneau cimenté au sol, ou encore humilié par une femme soldat en sous-vêtements, ou par l’offre de magazines pornographiques. Il fait état de viols par des enquêteurs et des soldats, dont les victimes refusent d’être identifiées. Ces hommes, a précisé à l’AFP Sharon Critoph, l’une des responsables du rapport, sont à ce jour toujours emprisonnés à Guantanamo, où 43 détenus poursuivent actuellement une grève de la faim. Leur témoignage a été recueilli via les avocats qui ont pu leur rendre visite, Amnesty n’ayant pas accès au camp. En outre, un ancien détenu français de Guantanamo, Nizar Sassi, a été remis en liberté par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, après un an et demi passé en détention provisoire en France. Le magistrat a considéré qu’en l’état des investigations, la détention de Nizar Sassi ne se justifiait plus.
Quatre ans après les premiers transferts de prisonniers à Guantanamo, Amnesty a rendu publics hier de nouveaux témoignages de détenus affirmant avoir souffert tortures et humiliations à répétition dans le camp de détention américain, sur l’île de Cuba. Quelque 500 hommes d’environ 35 nationalités y sont encore détenus sans jugement. Les premiers étaient arrivés le 11...