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Actualités - CHRONOLOGIE

HISTOIRE - L’alpiniste et écrivain autrichien était l’auteur de l’ouvrage autobiographique « Sept ans au Tibet » Décès de Heinrich Harrer, vainqueur du mont Eiger et ami du dalaï-lama

L’alpiniste et écrivain autrichien Heinrich Harrer, premier à avoir gravi la face nord de l’Eiger (Alpes suisses) et ami du dalaï-lama, est mort samedi à l’âge de 93 ans, a annoncé hier sa famille, indiquant qu’il « s’est lancé, avec beaucoup de calme, dans sa dernière expédition ». Heinrich Harrer est décédé à l’hôpital de Friesach (Carinthie, sud de l’Autriche), où il avait été admis jeudi. Né en 1912 à Knappenberg (Carinthie), Heinrich Harrer était entré dans l’histoire de l’alpinisme le 24 juillet 1938, en accomplissant la première ascension des 2 000 mètres de la paroi nord de l’Eiger, en compagnie d’un autre alpiniste autrichien et de deux alpinistes allemands. Heinrich Harrer, dont l’ouvrage autobiographique Sept ans au Tibet a été porté à l’écran par Jean-Jacques Annaud en 1997 avec Brad Pitt pour interprète, était connu pour son amitié avec le dalaï-lama, auquel il avait servi de professeur dans les années 40. À la fin des années 90, il avait confirmé qu’il avait appartenu au parti nazi ainsi qu’à la SS, qu’il avait intégrée avec rang d’officier après avoir été reçu par Adolf Hitler à la suite de son exploit dans l’Eiger. L’alpiniste avait dit regretter cet épisode et affirmé avoir « la conscience propre », ses activités au sein de l’organisation nazie s’étant selon lui limitées à la préparation d’une expédition destinée à tenter de vaincre le Nanga Parbat (8 114 mètres) dans le Cachemire en 1939. À leur retour de cette expédition, Heinrich Harrer et ses coéquipiers avaient été arrêtés par les Britanniques, quelques jours après le début de la Seconde Guerre mondiale. Son évasion en avril 1944 devait ouvrir l’une des pages les plus rocambolesques de l’alpinisme : en compagnie de son chef d’expédition, l’Autrichien Peter Aufschnaiter, Heinrich Harrer parcourut plus de 2 000 km à pied à travers l’Himalaya, franchissant en 21 mois quelque 50 cols de plus de 5 000 mètres avant d’atteindre en janvier 1945 son but, la « ville interdite » de Lhassa, capitale du Tibet alors indépendant. Heinrich Harrer, qui avait consacré sa captivité à l’apprentissage du tibétain mais aussi de l’hindoustani et du japonais, devait rester au Tibet jusqu’en 1951, où il devait se lier d’amitié avec le jeune dalaï-lama. Celui-ci devait lui rendre visite à deux reprises en Carinthie, pour ses 80e et 90e anniversaires en 1992 et 2002. Les deux hommes s’étaient rencontrés pour la dernière fois l’été dernier à l’occasion de l’attribution au dalaï-lama du prix de la Paix de la province de Hesse en Allemagne. Heinrich Harrer, qui avait été décoré de la médaille de la Lumière de la vérité du gouvernement tibétain en exil, était l’auteur d’une vingtaine de livres traduits dans le monde entier et devait poser en mai la première pierre d’un Centre européen du Tibet dans sa commune. « Avec Heinrich Harrer, l’alpinisme perd une personnalité de premier plan », a déclaré le chancelier autrichien Wolfgang Schüssel. Le dirigeant d’extrême droite Jörg Haider, gouverneur de Carinthie, a pour sa part estimé que Heinrich Harrer avait été « un ambassadeur de la paix et de la cohabitation entre les religions ». L’alpiniste, qui avait débuté sa carrière sportive comme sprinter au sein de l’équipe d’Autriche d’athlétisme aux Jeux olympiques de Berlin en 1936, avait après son départ du Tibet enchaîné ascensions et voyages en Amérique latine, en Afrique, dans l’Arctique et en Océanie, où il vécut notamment avec des Papous de Nouvelle-Guinée.
L’alpiniste et écrivain autrichien Heinrich Harrer, premier à avoir gravi la face nord de l’Eiger (Alpes suisses) et ami du dalaï-lama, est mort samedi à l’âge de 93 ans, a annoncé hier sa famille, indiquant qu’il « s’est lancé, avec beaucoup de calme, dans sa dernière expédition ». Heinrich Harrer est décédé à l’hôpital de Friesach (Carinthie, sud de...