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Gazprom promet de réapprovisionner ses clients européens à partir de ce soir Guerre du gaz : Kiev recherche le soutien de l’UE

L’Ukraine, privée de gaz par la Russie au terme d’un bras de fer sur la hausse des tarifs et accusée d’en prélever sur les flux transitant par son territoire au détriment de l’approvisionnement de l’Europe, cherche à obtenir le soutien de l’Union européenne face à Moscou. Le président Viktor Iouchtchenko, un pro-occidental arrivé au pouvoir à l’issue de la « révolution orange » il y a un an avec le soutien de l’UE, a reçu hier les ambassadeurs de pays de l’Union européenne, désormais touchés par la crise russo-ukrainienne. L’intervention de Bruxelles est « cruciale » pour Kiev, « les deux parties étant incapables de se mettre d’accord d’elles-mêmes », souligne l’analyste Volodymyr Saprykine, du centre Razoumkov. Lors de la réunion, M. Iouchtchenko a répété son intention d’impliquer dans le règlement de la crise « des experts et un arbitrage internationaux », a souligné la présidence dans un communiqué. Le président ukrainien a également assuré à l’UE que son pays « respectait tous ses engagements internationaux, y compris en ce qui concerne le transit de gaz russe vers l’Europe ». Il a appelé à la reprise des négociations et à l’instauration d’un moratoire sur toute coupure de gaz. Sommé par Moscou d’accepter un quadruplement du prix du gaz, Kiev a menacé à plusieurs reprises de demander à l’Institut d’arbitrage de la Chambre de commerce de Stockholm (AISCC) de trancher le différend. La position ukrainienne « a été comprise », a assuré le ministère des Affaires étrangères ukrainien, précisant que les ambassadeurs du Japon et des États-Unis avaient également été appelés. Mais pour l’heure, l’UE s’est gardée de prendre parti dans le conflit. La Commission européenne s’est déclarée « préoccupée » par le différend, et si la porte-parole du haut représentant de l’UE pour la politique étrangère Javier Solana a indiqué que celui-ci était en contact avec Kiev et Moscou, elle a précisé qu’il s’agissait de les « encourager à reprendre les négociations ». « Les déclarations de l’UE sont très neutres, ils ne veulent pas se disputer avec Gazprom », souligne Volodymyr Saprykine. Par ailleurs, face à l’inquiétude de ses clients, le monopole gazier russe Gazprom a fait savoir qu’il rétablirait toutes ses livraisons à l’Europe d’ici à ce soir. Mais il a souligné que la baisse des approvisionnements était imputable uniquement à l’Ukraine, qu’il a accusée d’avoir détourné une partie du gaz destiné à ses clients plus à l’ouest. « Dans le but de prévenir une éventuelle crise énergétique, provoquée par le détournement illégal de gaz par l’Ukraine, Gazprom a pris la décision de livrer du gaz supplémentaire via le réseau de transport ukrainien. » « Nous soulignons que cette livraison supplémentaire n’est pas destinée aux consommateurs ukrainiens (...) mais aux consommateurs hors des frontières d’Ukraine », peut-on lire dans ce télégramme. Le Kremlin a déclaré que le litige était une question purement commerciale, mais Kiev y voit une tentative russe de fragiliser son gouvernement pro-occidental, et de sanctionner ses démarches vis-à-vis de l’UE et de l’OTAN. Kiev, où l’on juge que la Russie se montre bien moins exigeante avec la Biélorussie, plus proche politiquement, a menacé d’augmenter en représailles le loyer que la flotte militaire russe de la mer Noire doit acquitter pour stationner dans le port ukrainien de Sébastopol. On ignore quand reprendront les négociations entre Moscou et son voisin. La Moldavie, qui se tourne comme Kiev vers l’Occident, a indiqué pour sa part qu’elle était pratiquement privée de gaz russe depuis deux jours pour un contentieux tarifaire similaire.
L’Ukraine, privée de gaz par la Russie au terme d’un bras de fer sur la hausse des tarifs et accusée d’en prélever sur les flux transitant par son territoire au détriment de l’approvisionnement de l’Europe, cherche à obtenir le soutien de l’Union européenne face à Moscou.

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