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Actualités - REPORTAGE

L’année des revenantes

Faire la différence confine à l’obsession pour toute championne et cette saison, le circuit calque son palmarès sur cette philosophie. Après les années de domination omnipotente, 2005 se place sous le signe de la diversité avec cinq vainqueurs lors des quatre grands chelems et du Masters. Serena Williams en Australie, Justine Henin-Hardenne à Roland-Garros, Venus Williams à Wimbledon, Kim Clijsters à l’US Open et Amélie Mauresmo à Los Angeles ont pourtant un point commun. Elles reviennent de loin. Manque de motivation, blessure ou confiance en berne, elles se sont surpassées le jour J. Entre tournages de sitcom, défilés de mode et blessures, les sœurs Williams ont transpercé l’écran le temps de deux grands chelems et comme toujours de manière flamboyante, en trois sets face à la même adversaire, Lindsay Davenport, indétrônable numéro un mondiale. L’aînée Venus a poussé le spectacle jusqu’à sauver une balle de match en finale de Wimbledon. Mais les come-backs ne sont pas uniquement une spécialité américaine et la Belgique traduit le retour de ses compatriotes en français et en flamand. Pas question de heurter les susceptibilités. Dans le premier rôle de la revenante : Justine Henin-Hardenne . Handicapée par un virus, la Belge époussette la terre battue de Roland-Garros pour soulever une deuxième fois la coupe Suzanne-Lenglen après avoir sauvé... une balle de match en huitièmes de finale contre Svetlana Kuznetsova. Sa compatriote Kim Clijsters, blessée au poignet pendant de longs mois, s’est également illustrée dès son retour à la compétition. Après un tour de chauffe à Anvers en février, elle remporte Indian Wells et Miami puis enchaîne avec sept autres titres. Reine des surfaces en dur, elle concrétise enfin son immense domination en accrochant son premier titre du grand chelem, l’US Open. Seul grand écart dans sa saison, le Masters... Mary Pierce, femme de l’année Comme un signe, le Masters met à l’affiche, le 14 novembre à Los Angeles, une finale inédite et historique, Amélie Mauresmo versus Mary Pierce. « C’était très fort de retrouver deux joueuses françaises avec des registres différents qui réalisent une finale pleine du début à la fin avec un engagement physique et une attitude qui m’ont presque ému », se souvient Georges Goven, responsable du haut niveau féminin à la fédération. Doublement fort sur le plan du jeu et de l’émotion. Au-delà de l’intensité et de la qualité de la rencontre ponctuée par une victoire (5-7, 7-6 [3], 6-4) d’Amélie Mauresmo, les deux Tricolores ont parcouru un long chemin cette année. Seuls les itinéraires diffèrent. Chahutée après la défaite de l’équipe de France en finale de la Fed Cup, blessée par certaines interrogations sur son jeu et affectée physiquement et mentalement par ses deux échecs coup sur coup à Moscou et Zurich, Amélie Mauresmo dépasse ses doutes et fait taire les commentaires en remportant non seulement son premier grand titre, mais en y ajoutant la manière et la sérénité. Pour Mary Pierce, ce n’est pas un simple aller-retour au plus haut niveau, sa saison relève de l’exploit. « Le retour de Mary est extraordinaire. Je ne vois pas beaucoup de joueurs ou joueuses qui ont fait ce qu’elle a fait, qui se sont investis comme elle avec sa rigueur et son envie à 30 ans, avec tous les sacrifices que cela implique », se réjouit Amélie Mauresmo. Elle revient de loin, de si loin... Fin 2001, elle pointe à la 130e place à la WTA, elle dérive sur une vague de blessures, son physique l’a lâchée. Pendant trois ans, elle se cherche, part s’entraîner à Amsterdam, se blesse, revient, repart... Mais elle n’abdique jamais et sa défaite au premier tour de l’Open d’Australie 2005 contre Stéphanie Cohen-Aloro n’altère pas sa détermination. « Elle a été très forte, très professionnelle et très motivée », se réjouit le capitaine de l’équipe de France de Fed Cup. Aidée par son frère David pour l’entraînement et Xavier Moreau pour la préparation physique, Mary Pierce travaille encore et toujours. Plus affûtée, elle atteint la finale de Roland-Garros où sa qualité de frappe assomme notamment Lindsay Davenport en quarts. Elle échoue sur la dernière marche contre Justine Henin-Hardenne, mais ses larmes lors de la remise du trophée évacuent les années de souffrance. Mary Pierce est de retour. Du 29 mai au 14 novembre, elle enregistre cinq défaites en 36 matches, remporte deux titres à San Diego et Moscou et atteint deux finales prestigieuses, l’US Open et le Masters ! Avec seulement quatorze tournois disputés la saison dernière, elle grimpe de la 29e place au 5e rang et vise maintenant le numéro un comme Amélie Mauresmo. Et comme Mary Pierce, Amélie Mauresmo enrichit son palmarès...
Faire la différence confine à l’obsession pour toute championne et cette saison, le circuit calque son palmarès sur cette philosophie. Après les années de domination omnipotente, 2005 se place sous le signe de la diversité avec cinq vainqueurs lors des quatre grands chelems et du Masters. Serena Williams en Australie, Justine Henin-Hardenne à Roland-Garros, Venus Williams à Wimbledon,...