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Formule 1 - Fernando Alonso a détrôné le septuple champion du monde Schumacher Le grand bouleversement

La saison 2005 a pris fin sur un constat paradoxal. Alors que Michael Schumacher est toujours en course pour le titre de meilleur pilote de l’histoire et que la responsabilité de McLaren-Mercedes est engagée dans la défaite de Kimi Raikkönen, le titre de Fernando Alonso ne souffre aucune contestation. Plus jeune champion du monde de l’histoire après avoir été le vainqueur le plus précoce d’un Grand Prix, l’Espagnol a basé son succès sur un départ pris sur les chapeaux de roue. Après quatre Grands Prix, le pilote originaire des Asturies comptait 36 points (trois victoires et une troisième place), contre 20 pour son dauphin, Jarno Trulli, 10 pour Michael Schumacher et 7 pour Kimi Raikkönen. Ce dernier a couru derrière ce retard durant cinq mois, en vain. Son handicap n’est jamais descendu sous la barre des 19 points. Mais ce succès n’aurait pas été complet si Fernando Alonso n’avait pas trouvé les ressources pour offrir aussi le titre des constructeurs à Renault lors du dernier Grand Prix de la saison (voir l’infographie). Concurrencée jusqu’au bout par McLaren-Mercedes, la structure franco-britannique a pâti de l’irrégularité de Giancarlo Fisichella. Cela a d’ailleurs été une constante tout au long de la saison : au sein des écuries de pointe, le premier pilote a mis son coéquipier sous l’éteignoir. Ainsi chez McLaren, où Raikkönen termine avec quasiment deux fois plus de points que Juan-Pablo Montoya (112 à 60), et chez Ferrari, où Rubens Barrichello a sombré corps et biens au côté d’un Michael Schumacher pourtant guère plus en réussite. Ultradominatrice les saisons précédentes, la Scuderia a été à mille lieues de son niveau habituel, la faute à une voiture mal conçue et à des pneumatiques Bridgestone moins polyvalents, voire moins performants, que les Michelin. Exception qui confirme la règle, le meilleur résultat de l’écurie italienne a été enregistré lorsque Bridgestone n’a pas eu à lutter, aux États-Unis. Moment à part de la saison suite aux problèmes de Michelin, l’épreuve d’Indianapolis a tourné au burlesque, permettant à Tiago Monteiro (Jordan) de découvrir le podium lors d’une course disputée par... six voitures. Derrière les trois écuries majeures et leurs six pilotes, la palme revient à Toyota, qui place Ralf Schumacher et Jarno Trulli aux sixième et septième rangs du classement des pilotes. L’Italien était le concurrent le plus proche d’Alonso en début de saison, un drôle de pied de nez pour un pilote laissé libre par Renault quelques mois plus tôt. Toyota a repris en ce sens le rôle d’outsider relativement inattendu tenu la saison précédente par BAR-Honda, vite rentré dans le rang. Il faut noter d’ailleurs les choix de carrière hasardeux de Jenson Button qui, après avoir signé avec Williams pour 2006, s’est finalement rétracté. Cette saison était également la dernière sous leur nom propre pour deux sympathiques « privés », Sauber et Minardi, rachetés respectivement par BMW et Red Bull, en tant que seconde écurie. Pour leurs adieux, ces deux écuries n’ont pas brillé, tout comme Jordan et Williams. Pour cette dernière, cela tourne même au calvaire depuis le retrait de Patrick Head. Arrêt de Michelin : l’aboutissement d’un profond désaccord avec la FIA La décision de Michelin de quitter la Formule 1 à l’issue du championnat du monde 2006, annoncée mercredi, est, comme le souligne Édouard Michelin, patron de la société éponyme, « l’aboutissement d’un profond désaccord entre la philosophie sportive qui anime Michelin depuis toujours et les pratiques de gestion des autorités de la F1 ». Changements incessants des réglementations, désir d’imposer un fournisseur de pneus unique, « il n’y a plus de garanties d’un environnement suffisamment clair et pérenne pour justifier des investissements sur le long terme », estime Édouard Michelin. Depuis de longs mois, Max Mosley, président de la Fédération internationale automobile (FIA), faisait du fournisseur unique en F1 son cheval de bataille. Le Britannique voyait là un important moyen de réduire les coûts, de diminuer les essais privés dans la discipline. Mosley n’attendait qu’un prétexte pour imposer ses vues. L’épisode « Indianapolis » du Grand Prix des États-Unis le lui a fourni. Depuis le 19 juin, la guerre était ouverte entre la FIA et Michelin après la parodie de course avec six voitures seulement, le retrait des sept écuries équipées par Michelin, en raison de pneus « insuffisamment adaptés aux caractéristiques spécifiques cette année du virage 13 ». Éclatante démonstration Édouard Michelin et Max Mosley multipliaient les échanges « d’amabilités », laissant présager une telle issue. La décision du Conseil mondial le 26 octobre dernier de modifier une nouvelle fois le règlement, de permettre à nouveau le changement de pneumatiques en course, avait fait l’effet d’une claque pour Michelin. Un premier avertissement. Le manufacturier de pneus français s’était formidablement adapté à la décision de la FIA en 2004 d’imposer un seul train de pneus pour les qualifications et le Grand Prix. La démonstration Michelin a sans doute été trop éclatante. Les victoires et titres de Fernando Alonso, de Renault, et les succès de McLaren-Mercedes doivent beaucoup aux pneus français cette saison. Bridgestone laminé, Ferrari et Michael Schumacher balayés, il n’en fallait pas plus pour que la FIA ne revoie sa copie pour la énième fois, la stabilité n’étant pas la qualité principale de l’autorité suprême. La semaine dernière, le Conseil mondial de la FIA donnait donc le coup de grâce en confirmant le manufacturier de pneus unique pour 2008. Dès lors, le départ de Michelin ne faisait plus de doute. La marque française avait jusqu’au 31 décembre pour faire connaître sa décision afin de respecter le préavis d’un an imposé par la FIA. Porte ouverte « L’engagement en Formule 1 s’explique par le fait que la F1 était considérée comme un sport mécanique de très haut niveau technologique. Dans ce cadre, le pneumatique est un composant très influent de la performance du véhicule. La liberté laissée aux écuries de choisir leurs pneumatiques est fondamentale. En conséquence, la présence d’une concurrence entre au moins deux manufacturiers est indispensable », argumente Michelin. « Or, il apparaît que les règles de la F1 vont être modifiées pour imposer un fournisseur unique de pneus... Après consultation de nos fidèles partenaires, Michelin est maintenant convaincu que l’évolution vers un seul fournisseur est inéluctable. Dans ce contexte, continuer à investir en F1 sur le long terme ne présente plus le même intérêt », indique Édouard Michelin. Michelin laisse cependant la porte ouverte. « Quitter la F1 ne représente nullement un abandon des sports mécaniques auxquels Michelin est très attaché depuis 117 ans, dit le patron. Si les conditions de fonctionnement de la F1 venaient à être profondément modifiées, Michelin proposerait à nouveau et naturellement ses services à différentes écuries. »

La saison 2005 a pris fin sur un constat paradoxal. Alors que Michael Schumacher est toujours en course pour le titre de meilleur pilote de l’histoire et que la responsabilité de McLaren-Mercedes est engagée dans la défaite de Kimi Raikkönen, le titre de Fernando Alonso ne souffre aucune contestation. Plus jeune champion du monde de l’histoire après avoir été le vainqueur le plus...