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Scandales politico-judiciaires, hausse des prix de l’essence, cyclones, critiques au sein du Parti républicain… Après son « annus horribilis », Bush fera face aux électeurs en 2006

George W. Bush, parti d’une position de force exceptionnelle après sa réélection fin 2004, sort affaibli d’une année « horrible » en 2005 pour affronter les élections de mi-mandat l’an prochain. Pour la plupart des experts politiques, 2005 a été l’année la plus difficile pour le gouvernement depuis la première élection du président en 2000, et M. Bush doit répondre au plus vite aux demandes de l’opinion en rapatriant les soldats américains d’Irak s’il veut conserver en 2006 la majorité absolue que son Parti républicain détient au Congrès. Pour l’année qui vient de s’achever, « je reprendrai le terme utilisé en 1992 par la reine Élisabeth lorsque son château avait brûlé » et que les mariages de ses enfants avaient tous explosé : « Cela a été une année horrible, une “annus horribilis” », souligne Larry Sabato, expert en sciences politiques à l’université de Virginie (Est). Pour l’opinion américaine, le catalogue des mauvaises nouvelles est abondant : outre les plus de 2 000 soldats américains tués en Irak et le quasi-engloutissement de la ville de La Nouvelle-Orléans après le passage des cyclones Katrina et Rita, il compte aussi la vertigineuse hausse des prix de l’essence et divers scandales politico-judiciaires. La démission forcée d’un haut responsable du cabinet du vice-président Dick Cheney fin octobre à la suite de son inculpation a par ailleurs convaincu une partie des Américains que la Maison-Blanche avait tenté de manipuler l’opinion pour la convaincre du bien-fondé de l’invasion de l’Irak. L’Administration Bush termine l’année sur une série de rebuffades au Congrès, où sa majorité républicaine divisée a dû revoir à la baisse ses ambitions sur plusieurs aspects-clés de sa politique sécuritaire : la reconduction en l’état du projet de loi antiterroriste Patriot Act pour six mois seulement, alors que depuis une semaine George Bush lui-même ne cessait de réclamer un « tout ou rien » (reconduction définitive, ou échec imputable, selon eux, à l’opposition démocrate), est sans doute le revers le plus douloureux. Mais tous les experts ne peignent pas un tableau si noir. Stephen Hess, de l’institut de recherches Brookings à Washington, souligne les succès de l’Administration Bush en 2005 : « Il a réussi à faire passer un certain nombre de lois, énergie, loi sur les faillites, etc. » « L’ultime période pour annoncer un retrait des troupes américaines d’Irak est l’été prochain s’il veut rester majoritaire au Congrès » en novembre, prévient néanmoins l’universitaire Larry Sabato. Les démocrates ont besoin de gagner six sièges pour prendre le contrôle du Sénat et 15 à la Chambre des représentants. Mais le dossier irakien est loin d’être le seul à peser sur les élections. « La Réserve Fédérale doit arrêter d’augmenter les taux d’intérêt au printemps, les prix de l’essence doivent rester où ils sont redescendus maintenant », avance Eric Davis, professeur de sciences politiques à l’université de Middlebury (Vermont, Nord-Est). Enfin, les personnes âgées doivent accepter la réforme de la prise en charge des médicaments (Medicare) décidée par l’Administration Bush pour les plus de 65 ans, selon lui. « Si les personnes âgées trouvent que ce plan ne répond pas à leurs besoins, cela pourrait affecter les républicains aux prochaines élections », souligne cet expert. Après avoir plongé au-dessous de la barre des 35 % en octobre – du jamais-vu, sauf pour Richard Nixon, lors de la première année d’exercice d’un président après une réélection –, la cote de popularité de Bush est remontée au-dessus de 40 % fin novembre. Certains des grands projets annoncés au début du mandat, comme la réforme fiscale ou celle des retraites, semblent être suspendus pour l’instant. D’autres inquiétudes demeurent. Comme celle de l’usure du pouvoir et du besoin de renouveler les membres du gouvernement pour éviter le spectre du « canard boiteux » propre aux présidents en fin de mandat. L’hebdomadaire Newsweek titrait cette semaine sur la « bulle de Bush » et critiquait dans un article une « présidence impériale » peu soucieuse de rechercher d’autres opinions que la sienne, notamment à l’étranger. Des critiques se font jour aussi sur l’absence de reconstruction en Louisiane et dans le Mississippi. Plus de trois mois après Katrina, de nombreux sinistrés mènent encore une vie précaire à l’hôtel, alors que le président avait promis un toit à tout le monde avant le 15 octobre.

George W. Bush, parti d’une position de force exceptionnelle après sa réélection fin 2004, sort affaibli d’une année « horrible » en 2005 pour affronter les élections de mi-mandat l’an prochain.

Pour la plupart des experts politiques, 2005 a été l’année la plus difficile pour le gouvernement depuis la première élection du président en 2000, et M. Bush doit répondre au...