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Des signes d’espoir pour l’Afrique, mais dans un contexte toujours alarmant

Absence de nouveau conflit, épilogue de guerres fratricides, apparente volonté des pays riches de l’aider à sortir de l’endettement : des signes d’espoir sont apparus en 2005 en Afrique, qui reste affaiblie par de graves crises et une situation sanitaire alarmante. Au chapitre des points positifs, figure le conflit entre l’Éthiopie et l’Érythrée. Si la tension s’est accrue ces derniers mois entre ces deux pays, en guerre frontalière de 1998 à 2000, elle n’a pas dégénéré en conflit. En Afrique de l’Ouest, le Liberia semble avoir tourné la page de 14 ans de guerre civile (1989-2003) avec l’élection en novembre d’Ellen Johnson Sirleaf, première femme à devenir présidente sur le continent. Lueur d’espoir aussi dans la Côte d’Ivoire voisine, divisée en deux depuis un coup d’État manqué contre le président Laurent Gbagbo en septembre 2002, où un nouveau Premier ministre consensuel vient d’être trouvé en la personne de Charles Konan Banny. La désignation du gouverneur de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) permet à ce pays d’espérer un désarmement des milices gouvernementales et de la rébellion, conditions sine qua non à l’organisation en 2006 d’élections générales devant ramener paix et stabilité. En Afrique centrale, le Burundi a connu une série d’élections après plus de 12 ans d’une guerre civile entre Hutus et Tutsis, qui a fait quelque 300 000 morts et n’est pas encore totalement terminée, un dernier mouvement rebelle refusant de déposer les armes. La République démocratique du Congo (RDC), qui reste soumise aux infiltrations, et aux violences sporadiques d’éléments armés étrangers et de milices locales après une guerre de près de cinq ans, s’engage dans une transition politique avec une série de scrutins qui ont débuté avec un référendum sur un projet de Constitution, lequel semble acquis, et préalable à l’adoption d’une loi électorale permettant l’organisation d’élections générales d’ici au 30 juin 2006. Le plus grand pays du continent, le Soudan, a connu une avancée majeure avec la signature en janvier d’un accord de paix qui a mis fin à 21 ans de guerre civile entre Khartoum et les rebelles sudistes. Un accord qui a survécu à la mort de John Garang, chef des rebelles et architecte de cet accord, le 30 juillet dans la chute de son hélicoptère, alors qu’il venait d’être désigné premier vice-président du pays. Le Soudan reste toutefois le théâtre du conflit le plus meurtrier du continent au Darfour (Ouest). Déclenché en février 2003, il oppose des groupes rebelles noirs, luttant pour un meilleur partage des richesses, aux autorités de Khartoum et aux milices arabes qui lui sont alliées. En près de trois ans, il a fait de 180 000 à 300 000 victimes. En Éthiopie, après des législatives en mai, remportées par le pouvoir sortant et dont les résultats ont été contestés par l’opposition, des heurts entre police et opposants ont fait une cinquantaine de morts. En ce qui concerne l’Afrique australe, celle-ci, depuis la fin de la guerre en Angola en 2002, vit globalement en paix et connaît une relative prospérité, grâce essentiellement aux performances de l’Afrique du Sud, géant économique du continent. Seule la situation au Zimbabwe, en proie à une grave crise économique et au pouvoir autoritaire du président Robert Mugabe, représente une menace pour la stabilité de cette région. Parallèlement à ses conflits et à ses crises, l’Afrique, continent le plus pauvre du monde peuplé de 900 millions d’habitants, dont 320 millions vivent avec moins d’un dollar par jour, reste confrontée à la famine et à des épidémies, tels le sida, le paludisme et le choléra, qui déciment sa population. L’Afrique subsaharienne compte plus de 60 % des personnes vivant avec le VIH-sida, soit 25,8 millions de malades. Face à cette situation critique, les sept pays les plus riches du monde et la Russie ont décidé en septembre d’annuler la dette multilatérale de 18 pays pauvres, dont 14 africains. Ils se sont également engagés à une réforme rapide de leurs politiques de subventions agricoles qui pénalisent les producteurs d’Afrique. Ils semblent ainsi avoir pris conscience qu’il est dans leur intérêt d’aider l’Afrique afin de prévenir une émigration massive vers leurs pays de ses habitants, surtout des plus jeunes, majoritaires sur le continent, fuyant la misère et le désespoir. Alpha Oumar Konaré, président de la commission de l’Union africaine (UA) a récemment averti : « S’il n’y a pas de solidarité, s’il n’y a pas de réponse au développement, si nous n’avons pas un monde plus juste, ce continent va brûler. »

Absence de nouveau conflit, épilogue de guerres fratricides, apparente volonté des pays riches de l’aider à sortir de l’endettement : des signes d’espoir sont apparus en 2005 en Afrique, qui reste affaiblie par de graves crises et une situation sanitaire alarmante.

Au chapitre des points positifs, figure le conflit entre l’Éthiopie et l’Érythrée. Si la tension s’est accrue...