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Actualités - CHRONOLOGIE

APPRENTISSAGE Les cours sont donnés au couvent Mar Roukoz, à Dekwaneh La mosaïque revient aux sources

L’école de mosaïque des pères antonins du couvent Mar Roukoz de Dekwaneh (inaugurée il y a près de deux mois en collaboration avec l’école de Ravenne) a ouvert enfin ses portes et accueille ses premiers élèves (adultes), désireux d’apprendre les techniques de cet art qui a été, à l’époque des Byzantins et des Romains, le plus beau fleuron du bassin méditerranéen. Juxtaposition de petites pierres ou petits cubes de couleurs appelés tesselles, de manière à revêtir une surface murale ou le sol, cet art avait, à l’origine, une double fonction, pratique et décorative. Très répandu, il a été découvert en Mésopotamie, 3000 ans av J-C, mais l’Égypte et la Crète s’y sont aussi familiarisées. Divisée en plusieurs grandes périodes, la composition d’une mosaïque varie selon sa position murale ou en pavé. Si les techniques sont diverses, il n’en demeure pas moins que l’école la plus importante et la plus riche de nos jours est celle de Ravenne. Cette école professionnelle qui propose aujourd’hui son savoir au Liban après que l’Orient ait longtemps enrichi l’Occident de son expérience ancestrale. Un rêve devenu réalité Des contacts avaient été établis avec l’Italie et plus principalement avec Ravenne et ses artisans par l’intermédiaire de l’ambassadeur d’Italie et de Raymond Nahas, organisateur des concours Fabriano, suivis par des préparatifs entamés il y a deux ans. Aujourd’hui, le projet a pris forme et l’école technique a ouvert ses portes. Se répartissant sur trois trimestres, les cours sont donnés par différents professeurs italiens. Le matériel est également italien. « En espérant, souligne le père Daoud, que l’école professionnelle deviendra un jour une branche de l’Université antonine, et les études couronnées par un diplôme. » Et de poursuivre : « Notre objectif est double. D’abord, permettre aux jeunes de se retrouver autour d’un artisanat qui leur ouvre de nouvelles voies. Ensuite, reprendre cette culture ancienne et refaire vivre le patrimoine des ancêtres. Cela devrait empêcher l’émigration d’un potentiel important de jeunes en leur ouvrant de nouveaux horizons. » Le moderne et l’ancien «Les artistes sont l’image de Dieu créateur…Créer de rien quelque chose et s’oublier pour calmer les tensions », disait Jean-Paul II. L’école technique de la mosaïque a du pain sur la planche. Et pour commencer en beauté, on a fait appel à Marco Bravoura (professeur à l’école de Ravenne) qui est chargé de donner les cours durant un trimestre et former des assistants en attendant que d’autres enseignants arrivent d’Italie. «C’est triste, dit-il, de laisser un patrimoine mourir et disparaître ainsi. Tout au long de mes randonnées au Liban, j’ai pu voir de grands dépôts de mosaïque, comme celui de Deir el-Kalaa. Il serait très coûteux pour le gouvernement libanais de faire appel à des restaurateurs étrangers, mais en formant des élèves qui feraient renaître la mosaïque de ce pays, j’aurai le sentiment du devoir bien accompli. » « Un autre objectif, poursuit-il, est d’inculquer à ces jeunes les méthodes et les techniques modernes, et de présenter cet art avec un langage contemporain, car ma foi dans le Liban n’a pas changé depuis que j’ai connu ce pays. » Un acte de foi repris par le père Charbel Daoud, responsable de l’école de mosaïque, pour qui ce projet est un rêve devenu réalité. Colette KHALAF
L’école de mosaïque des pères antonins du couvent Mar Roukoz de Dekwaneh (inaugurée il y a près de deux mois en collaboration avec l’école de Ravenne) a ouvert enfin ses portes et accueille ses premiers élèves (adultes), désireux d’apprendre les techniques de cet art qui a été, à l’époque des Byzantins et des Romains, le plus beau fleuron du bassin méditerranéen....