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Guerre du gaz Kiev cherche à Moscou un compromis de dernière minute

Le ministre ukrainien de l’Énergie s’est rendu hier à Moscou pour tenter de trouver un compromis de dernière minute avec la Russie, qui mettrait fin au bras de fer gazier et éviterait que le géant russe Gazprom ne ferme les vannes au 1er janvier. Les discussions, à huis clos et qui pourraient durer plus d’une journée, s’annoncent difficiles, car la crise n’a cessé de s’intensifier au fur et à mesure que se sont multipliées menaces et déclarations acerbes des deux côtés. Avant son départ pour la capitale russe, le ministre Ivan Platchkov s’est entretenu avec le président ukrainien Viktor Iouchtchenko. Et Kiev dit maintenant envisager de demander l’intervention de puissances étrangères. La réunion a permis de discuter de « possibles consultations avec les États qui ont signé en 1994 le mémorandum sur les garanties de sécurité », a indiqué la présidence ukrainienne sans autre précision. Ce mémorandum avait apporté à l’Ukraine des garanties de sécurité de la part de plusieurs puissances mondiales, dont les États-Unis, la Grande-Bretagne et la Russie, en échange de l’abandon par Kiev des armes nucléaires héritées de l’URSS et de son adhésion au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Or, assure Kiev, « les pressions économiques » exercées par Moscou sur le dossier du gaz sont contraires à ce mémorandum. Une affirmation rejetée fermement par Moscou. « Les références de la partie ukrainienne au mémorandum de Budapest n’ont aucun fondement », a relevé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Ce mémorandum engage notamment les pays signataires à s’abstenir « de toute contrainte économique » qui menacerait « la souveraineté » de l’Ukraine, mais un « passage aux prix européens (...) du gaz ne peut aucunement être assimilé » à une menace contre « la souveraineté » ukrainienne, a relevé le ministère. L’Ukraine « n’a pas de position claire pour résoudre cette situation critique », a pour sa part regretté un responsable de Gazprom Sergueï Koupriyanov, sur la chaîne de télévision NTV. Le géant Gazprom veut quadrupler au 1er janvier les tarifs imposés à l’Ukraine pour rattraper les niveaux du marché international. Gazprom avait initialement demandé à Kiev de payer pour 2006 un tarif de 160 dollars pour 1 000 m3 de gaz, contre 50 dollars actuellement, un prix largement subventionné. Devant le ferme refus ukrainien, il a depuis relevé sa demande et insiste désormais sur un prix semblable à celui imposé aux partenaires européens, de 220 à 230 dollars. Si aucun accord n’est conclu, les livraisons seront stoppées dimanche à 10h00, a prévenu et répété le patron du groupe Alexeï Miller à grand renfort de caméras de télévision. « Nous nous attendons à un compromis de dernière minute », souligne toutefois Pavel Mamai, analyste de la société d’investissements russe Renaissance Capital. « Nous pensons que Gazprom va obtenir un meilleur prix que celui versé en 2005, mais que ce tarif restera à la portée de l’Ukraine. » Pour les experts, la bataille, justifiée économiquement, a d’importantes motivations politiques, Moscou voulant pousser Kiev à relancer un certain nombre de projets bilatéraux freinés depuis l’arrivée à la présidence ukrainienne, il y a un an, du prooccidental Viktor Iouchtchenko.

Le ministre ukrainien de l’Énergie s’est rendu hier à Moscou pour tenter de trouver un compromis de dernière minute avec la Russie, qui mettrait fin au bras de fer gazier et éviterait que le géant russe Gazprom ne ferme les vannes au 1er janvier.
Les discussions, à huis clos et qui pourraient durer plus d’une journée, s’annoncent difficiles, car la crise n’a cessé de...