MUSÉE Nouvelle demeure à Rome pour l’original de la statue de Marc Aurèle

Une nouvelle aile des Musées Capitolins a été inaugurée à Rome, dans laquelle les visiteurs pourront contempler l’original de la statue équestre de Marc Aurèle, un des symboles de la capitale italienne, déplacée à plusieurs reprises avant de trouver sa dernière demeure. L’imposante statue de bronze, qui représente « l’empereur philosophe » à cheval et dont la dorure a quasiment disparu avec le temps, se dresse désormais dans une vaste salle circulaire, rendue ultralumineuse par un toit en verre. « Nous ouvrons aujourd’hui un nouveau chapitre des beautés de Rome », s’est félicité sur un ton solennel le maire Walter Veltroni en inaugurant la salle, dessinée par l’architecte italien Carlo Aymonimo. Marc Aurèle, considéré comme un des empereurs les plus brillants de Rome, est un symbole fort de l’histoire de la capitale italienne. Son règne (161-180) fut autant marqué par ses victoires contre les Parthes et les Germains que par la passion de l’empereur pour la philosophie, dont les Pensées constituent un des derniers témoignages du stoïcisme. La statue originale, dont une copie trône depuis 1997 au centre de la place du Capitole, à deux pas de la nouvelle salle, aurait été sculptée en 176 et a connu une histoire mouvementée ces dernières décennies. Installée en 1538 sur la place du Capitole sur décision du pape Paul III, elle dut en être retirée en 1981. Des études sur sa conservation, lancées à la suite d’un attentat à l’explosif survenu deux ans plus tôt, avaient révélé sa dégradation constante, due notamment à la pollution atmosphérique. Après quelque dix années de restauration, l’œuvre avait à nouveau été rendue accessible au public, mais sous la protection d’une vitre et dans une salle obscure et difficile d’accès. « Marc Aurèle était “ hospitalisé ” dans un lieu inadapté à son prestige », a ironisé le maire de Rome. La nouvelle aile des Musées Capitolins, qui fait passer la surface d’exposition à 10 000 mètres carrés, contient également un espace consacré à la Rome « archaïque » des rois étrusques. Walter Veltroni (centre-gauche) a profité de l’occasion pour relancer la polémique sur la fermeture, il y a vingt jours, pour des raisons de sécurité, de la célèbre Domus Aurea, l’ancienne résidence de Néron, située tout près du Colisée. « J’espère que ce pays comprendra l’importance que revêtent ces œuvres », a-t-il déclaré, mettant en cause le gouvernement de centre-droit de Silvio Berlusconi, accusé par l’opposition d’avoir réduit les budgets de la culture au cours de son mandat.