Les sunnites exigent l’annulation du scrutin Contestation croissante en Irak après les législatives

Plusieurs partis sunnites et les chiites laïcs de la Liste nationale irakienne, battus aux élections législatives de la semaine dernière, ont formé hier un front uni pour exiger l’annulation du scrutin. Un chef de file de la minorité sunnite proche des insurgés a, par ailleurs, mis en garde contre un regain de violence si la victoire des chiites de l’Alliance irakienne unifiée (AIU) est confirmée. Les résultats définitifs des élections législatives de jeudi dernier, marquées par une très forte participation d’environ 70 %, n’ont pas encore été proclamés, mais les premières tendances indiquent une victoire des chiites de l’Alliance irakienne unifiée (AIU). L’alliance de l’actuel Premier ministre Ibrahim Jafaari a été formée avec la bénédiction du grand ayatollah Ali Sistani, plus haute autorité de la communauté chiite du pays. Ses adversaires l’accusent d’être le pantin de la République islamique chiite d’Iran. Par ailleurs, 70 à 80 responsables politiques représentant partis sunnites et formations chiites laïques se sont constitués en front uni pour exiger l’annulation des élections. « Nous sommes tous convenus de contester et de rejeter les résultats de ce scrutin », a déclaré à l’agence Reuters un proche de l’ancien Premier ministre Iyad Allaoui, qui dirige la Liste nationale irakienne. « Nous voulons que la commission électorale soit dissoute et que les élections soient de nouveau organisées dans tout le pays », a ajouté Saer al-Nakib, brandissant dans le cas contraire la menace d’un boycottage du Parlement. Outre la Liste nationale irakienne d’Allaoui, le Front irakien de la concorde (alliance de trois groupes sunites) et le Front irakien pour le dialogue du sunnite Saleh al-Moutlak étaient représentés à cette réunion. La commission électorale a fait savoir qu’elle examinerait les plaintes dont elle serait saisie, mais a d’ores et déjà estimé, à l’instar des États-Unis et de représentants de l’ONU, que les irrégularités n’avaient, semble-t-il, pas eu de conséquences majeures sur le scrutin du 15 décembre. Sur le front des violences, dix Irakiens ont été tués hier au cours de plusieurs attaques et 18 ont été blessés, dont un directeur général au ministère irakien de l’Agriculture qui a échappé à un attentat à Bagdad.