Rechercher
Rechercher

Actualités

« Bibi », un faucon attaché au dogme d’Eretz Israël

Benjamin Netanyahu est devenu lundi le candidat du Likoud pour le poste de Premier ministre aux prochaines législatives israéliennes, à la suite de la défection en novembre d’Ariel Sharon, le chef historique du grand parti de la droite nationaliste. M. Netanyahu, 56 ans, a démissionné avec fracas début août du ministère des Finances du cabinet Sharon pour contester le retrait de la bande de Gaza et de quatre colonies du nord de la Cisjordanie achevé le 12 septembre. « Bibi », comme le surnomment ses compatriotes, fait en conséquence figure de « faucon » attaché au dogme sacro-saint d’Eretz Israël (la terre d’Israël aux frontières bibliques incluant la Cisjordanie). Son éventuel ralliement au Kadima de M. Sharon, donné grand vainqueur des prochaines législatives du 28 mars, est totalement impensable, et il devrait donc inéluctablement imprimer le glissement du Likoud vers l’extrême droite. Longtemps considéré comme « l’enfant terrible » de la droite nationaliste israélienne, il peut se prévaloir d’avoir été en 1996 le plus jeune Premier ministre de l’histoire d’Israël. Pur produit de l’élite ashkénaze qui a fondé Israël, il a passé toute sa jeunesse aux États-Unis. Débatteur de talent, parfaitement à l’aise en anglais et « expert » des médias, il a fait ses premières armes comme diplomate à l’ONU avant d’être élu à la Knesset en 1988 et de connaître une ascension météorique. Partisan du « Grand Israël », il s’est acharné, en trois ans de pouvoir, à freiner le processus né des accords israélo-palestiniens d’Oslo (1993). Mais cela ne l’a pas empêché de céder aux pressions américaines et de conclure deux accords avec Yasser Arafat, ce qui lui a valu d’être taxé d’« opportuniste » par ses détracteurs de droite. Après sa débâcle électorale en 1999 face au numéro un travailliste Ehud Barak, il a été soupçonné de « corruption » et la justice a finalement renoncé à le poursuivre « faute de preuves ». Il se flatte d’avoir réussi durant son passage aux Finances à redresser l’économie exsangue suite à l’intifada palestinienne, mais ce succès risque paradoxalement de porter préjudice au Likoud. M. Netanyahu doit en effet ce bilan flatteur à une option ultralibérale et à des coupes claires dans les budgets sociaux qui ont surtout affecté les plus défavorisés, parmi lesquels se trouvent les électeurs de prédilection du Likoud.
Benjamin Netanyahu est devenu lundi le candidat du Likoud pour le poste de Premier ministre aux prochaines législatives israéliennes, à la suite de la défection en novembre d’Ariel Sharon, le chef historique du grand parti de la droite nationaliste.
M. Netanyahu, 56 ans, a démissionné avec fracas début août du ministère des Finances du cabinet Sharon pour contester le retrait de la...