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Actualités - CHRONOLOGIE

ÉVÉNEMENT - Jusqu’au 28 décembre, exposition des œuvres de jeunes talents au musée Paul Guiragossian, Jdeideh Faire revivre la flamme de l’art contemporain libanais

À la veille des fêtes et malgré les nuages noirs qui obscurcissent le pays, Emmanuel Guiragossian lance un nouveau défi en inaugurant, dans les locaux du musée Paul Guiragossian à Jdeideh, une exposition de plus d’une cinquantaine d’œuvres de jeunes talents. Une manière d’exorciser la violence et d’affirmer l’identité de la richesse artistique du pays. Dans son enceinte aux murs clairs, le musée Paul Guiragossian abrite différents ateliers de peinture, de poterie et autres disciplines qui assurent une formation artistique à nombre d’élèves. Aujourd’hui, il est prêt à accueillir, dans le cadre de cette exposition qui se tient jusqu’au 28 décembre, des artistes venus de toutes parts, désireux de faire connaître leur travail. Soutenu par «Art-in Lebanon» qui présente, à travers son site Web, ces nouveaux artistes, Emmanuel Guiragossian est l’initiateur de ce projet : « Depuis que ce musée a été construit, il y a un an, je ne fais que remettre le jour de l’inauguration, avoue-t-il. Aujourd’hui, j’ai enfin décidé de présenter cette exposition au nom des bâtisseurs et non des destructeurs du pays. Il était nécessaire, malgré toutes les difficultés financières et autres, de permettre à cette manifestation d’avoir lieu, même si, encore une fois, la date coïncidait avec des événements tragiques. C’est ma façon à moi d’honorer la parole libre et l’art qui n’est autre qu’une forme d’expression. » Une soixantaine d’œuvres Aidé par une boîte de publicité, l’artiste a réussi à aménager les locaux afin d’afficher des toiles allant de l’abstrait au figuratif, en passant par le naïf. D’autres talents plus confirmés seront aussi présents pour appuyer les travaux de leurs cadets. « Cela suffit d’avoir les regards braqués sur les émissions télévisées politiques, affirme Guiragossian. Le Liban a un potentiel artistique énorme qu’il n’arrive pas à exploiter, trop occupé à investir ailleurs. Donnons de l’espoir à ces jeunes talents et laissons-les se faire entendre à travers leur art, qui ne peut qu’adoucir les mœurs. » C’est un véritable cri du cœur que lance l’artiste. Un cri qui prend l’allure d’une sonnette d’alarme. « Pour éviter la fuite du capital intellectuel et artistique vers les pays étrangers, il faudrait, selon Guiragossian, encourager les jeunes à rester. Mais si leur voix est étouffée, il n’y aura pas d’avenir pour l’art au Liban. Or quoi de plus beau que ce pays qui se distingue par un éventail coloré d’identités ainsi que par son métissage de sensibilités artistiques ?» Guiragossian ne manque certainement pas d’idées. Son objectif ? Remuer l’art au Liban. En effet, ramener le peintre Marwan au pays ou embellir les murs de la ville ont été des idées qui se sont concrétisées. Une volonté à toute épreuve Parallèlement, une exposition des peintures d’architectes ou l’inauguration officielle du musée dans quelques mois avec une rétrospective des travaux de Paul Guiragossian sont d’autres rêves qu’il nourrit dans sa tête en attendant que la situation du pays lui permette de les réaliser. «Je suis fatigué d’attendre, conclut-il. Il faut prendre le taureau par les cornes et faire savoir au monde entier qu’il y a de nouvelles générations de peintres qui ont un talent fou mais qui manquent d’occasion pour se faire connaître à cause de la concurrence étrangère qui leur est faite dans leur propre pays. » Découvreur de talents, Guiragossian essaie à sa façon de rallumer la flamme de l’art libanais: «Avec un peu d’encouragement de la part de l’État, ces jeunes peuvent aller très loin.» À travers cette exposition d’art contemporain, Emmanuel Guiragossian entend assumer sa responsabilité envers les jeunes artistes de demain. Un legs qu’il a hérité de son père et qu’il entend faire valoir avec véhémence. À partir de ce soir et jusqu’au 28 décembre, un affichage qui vaut bien le détour. Colette KHALAF
À la veille des fêtes et malgré les nuages noirs qui obscurcissent le pays, Emmanuel Guiragossian lance un nouveau défi en inaugurant, dans les locaux du musée Paul Guiragossian à Jdeideh, une exposition de plus d’une cinquantaine d’œuvres de jeunes talents. Une manière d’exorciser la violence et d’affirmer l’identité de la richesse artistique du pays.
Dans son enceinte aux...