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Actualités - OPINIONS

« Brefs ont été mes jours parmi vous »

J’aimerais commencer ma lettre par des passages du Prophète, tirés du Sermon d’adieu et Sur la mort de Gibran Khalil Gibran : « Brefs ont été mes jours parmi vous, et plus brèves encore mes paroles. Mais si ma voix doit s’éteindre dans vos oreilles et mon amour s’évanouir dans votre mémoire, alors je reviendrai. Et même si la mort ensevelit mon cœur et le suprême silence scelle mes lèvres, à nouveau je solliciterai votre compréhension. Et ce ne sera pas en vain. S’il est quelque chose de vrai dans tout ce que je disais, cette vérité reviendra se révéler par une voix plus claire et par des mots plus proches de vos pensées. Oui, j’ai connu vos joies et vos peines, et dans votre sommeil vos rêves étaient mes songes. Adieu à vous et à ma jeunesse passée avec vous. Ce n’était qu’hier que nous nous sommes rencontrés dans un rêve. Vous avez chanté pour moi dans ma solitude, et de vos aspirations j’ai érigé une tour dans le ciel. Et si nos mains doivent se toucher dans un autre rêve, nous érigerons alors une nouvelle tour dans le ciel. » Et sur la mort : « Et comme la semence rêve sous la neige, votre cœur rêve des épousailles du printemps. Faites confiance aux rêves, car en eux sont cachées les clés de l’éternité. » Gebran Tuéni nourrissait le peuple de sa plume et de ses merveilleux propos. Sa mort nous a ébranlés et la situation au Liban, née le 14 avril 2005, est devenue nauséabonde. De quel droit ces monstres éliminent-ils nos concitoyens ? Qui sont ces abominables enfants du démon qui se permettent de taire toute voix intelligente et sincère qui ose prêcher son droit de citoyen à la vérité ? De Montréal par l’Internet, nous avons eu la chance d’écouter les derniers discours de Gebran Tuéni, où il répétait qu’il n’avait rien contre les Syriens, mais qu’il était juste contre leur occupation de notre territoire. Il ne faisait que défendre l’intérêt des Libanais... Malheureusement, il a payé de sa vie ses propos, sans raison aucune. Il était l’un des rares politiciens qui n’avaient pas de sang sur les mains et donc sa mort n’en est que plus insupportable. Les personnes comme Gebran Tuéni sont notre unique espoir pour qu’un jour, nous les immigrés, puissions enfin rentrer, avec nos enfants, dans notre pays natal. Au nom de mes confrères libanais, je présente mes sincères condoléances à tous les Libanais et surtout à la famille Tuéni. Je demande au monde entier de nous venir en aide afin de résoudre cette atroce énigme une fois pour toutes. Empêchons les assassins de croire que nous Libanais ne sommes que des pions qu’ils peuvent manœuvrer et éliminer comme bon leur semble. La vérité ne pourra se diluer dans tout ce sang coulé, car il faudra pour cela le sang de tous les Libanais de la terre. Le Liban et les Libanais ne désarmeront jamais devant la lâcheté de ces traîtres. Bien au contraire, les actes criminels des oppresseurs ont démontré que, chrétiens et musulmans, nous demeurons plus solidaires que jamais et n’avons désormais qu’un seul but : obtenir le châtiment des coupables. Courage tous les Libanais et vive le Liban libre ! Rita Ohannessian ROUFAN Montréal
J’aimerais commencer ma lettre par des passages du Prophète, tirés du Sermon d’adieu et Sur la mort de Gibran Khalil Gibran :
« Brefs ont été mes jours parmi vous, et plus brèves encore mes paroles.
Mais si ma voix doit s’éteindre dans vos oreilles et mon amour s’évanouir dans votre mémoire, alors je reviendrai.
Et même si la mort ensevelit mon cœur et le suprême silence...