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De nouvelles oreilles à Londres pour certaines victimes torturées sous l’ancien régime

Si Khalid Djamil porte un bonnet, ce n’est pas seulement pour se protéger des frimas de ce début d’hiver londonien. À 33 ans, un chauffeur de taxi de Bassora (sud de l’Irak) est l’une des deux premières victimes de torture de Saddam Hussein à bénéficier du programme de l’IRCT. Comme bien d’autres qui avaient refusé d’aller sous les drapeaux du temps du dictateur irakien, il a eu les oreilles tranchées. Il avait alors 23 ans. Dix ans après, il a été l’un des deux premiers, cette semaine, à bénéficier à Londres de la greffe de nouvelles oreilles, dans le cadre d’un programme de réhabilitation des victimes mis en place par le Conseil international de réhabilitation des victimes de la torture (IRCT), une ONG basée à Copenhague. La pratique était courante sous le régime de Saddam Hussein, et elle était souvent infligée sans recours à une quelconque anesthésie. « C’était quelque chose de très symbolique car tout le monde pouvait voir qu’ils avaient perdu leurs oreilles », explique Souad al-Saffar, responsable du projet à IRCT à Londres. IRCT affirme que quelque 1 600 personnes ont subi un tel sort en Irak sous Saddam, dont 427 dans la région de Bassora dans le sud de l’Irak. Selon Souad al-Saffar, la majeure partie des victimes étaient des déserteurs de l’armée durant la guerre Irak-Iran entre 1980 et 1988 ou des insoumis. Le statut de Djamil et des autres parias, rejetés par la société et forcés de se couvrir, s’est poursuivi après l’invasion de l’Irak par la coalition américaine au printemps 2003. Ce n’est qu’ensuite que des ONG ont découvert leur sort. L’opération consiste à prélever du cartilage des côtes et de la peau du crâne pour créer un « squelette » de la prothèse.

Si Khalid Djamil porte un bonnet, ce n’est pas seulement pour se protéger des frimas de ce début d’hiver londonien. À 33 ans, un chauffeur de taxi de Bassora (sud de l’Irak) est l’une des deux premières victimes de torture de Saddam Hussein à bénéficier du programme de l’IRCT. Comme bien d’autres qui avaient refusé d’aller sous les drapeaux du temps du dictateur irakien,...