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Actualités - CHRONOLOGIE

EN LIBRAIRIE Dernier tome de la trilogie de Charbel Ghanem « L’Organisation », ou les vrais maîtres du monde

Après La Manipulation où une organisation occulte supranationale orchestrait la chute du chah d’Iran et celle de l’Union soviétique, et après les Les Fils du vent (éd. Michel Lafon) où un jeune Japonais crée un petit groupe d’initiés dont la mission est de venger l’Asie humiliée par l’Occident, Charbel Ghanem signe aujourd’hui L’Organisation, dernier tome de sa trilogie politico-financière où un groupe, aussi puissant que secret, manipule le monde à sa guise. Une intrigue bien ficelée, un récit haletant, souvent angoissant. On l’aura compris, l’homme d’affaires libano-suisse s’inspire du monde de la finance internationale pour construire ses intrigues. C’est en observant les fluctuations de Wall Street que ce boursicoteur acharné s’est rendu compte que « beaucoup d’événements mondiaux n’arrivaient pas par hasard ». Pour ce Libanais originaire de Deir el-Qamar, vivant entre la Suisse et les pays arabes, PDG d’une société de négoce de métaux précieux et créateur de zones franches au Moyen-Orient, le monde est gouverné par un groupe d’individus puissants et sans scrupules. Ce sont ces mêmes personnes qui contrôlent les bourses et autres marchés financiers. « On peut les voir comme des manipulateurs ou plutôt comme des régulateurs du marché », indique l’auteur. Le système politique, économique et financier actuel – qui s’est mis en place après la Seconde Guerre – devient de plus en plus caduc. Il a besoin d’être réajusté ou changé. C’est la tâche des héros de ce livre. Un livre qui repose sur l’affrontement entre Thomas Parker, homme-clé de l’organisation, froid, calculateur, mais aussi désabusé, et Mathias Gardel, journaliste écolo, star du New York Daily Tribune. Ces deux hommes représentent deux visions du monde. D’un côté, un cynique pour qui la liberté n’est qu’une monnaie d’échange à la bourse de ses valeurs éphémères. De l’autre, le chantre de l’altermondialisme qui rêve de paix mondiale et d’égalité des peuples. À travers ce combat, le livre montre du doigt ce que les séides du système néocapitaliste globalisé, à savoir les bureaucrates de l’OMC, de la Banque mondiale et du FMI, reclus dans leurs quartiers résidentiels surprotégés, ne veulent pas voir. Il nous explique que les arguments classiques des défenseurs de l’idéologie libérale – comme le fait que les richesses de la mondialisation profiteront à terme à tout le monde, que la liberté des peuples opprimés passe d’abord par le libre-échange ou que le système s’autorégule de lui-même – sont bien souvent infondés et reposent sur un déni des réalités les plus élémentaires et concrètes qui soient, leur extrême arrogance à l’égard des pays pauvres et même des pauvres en général, tendant même à montrer qu’ils reposent sur une certaine mauvaise foi, voire un certain mépris de ce qui sous-tend pourtant la déclaration des droits de l’homme de 1948 à l’ONU : les valeurs humanistes. Pas étonnant alors que ces nouveaux maîtres du monde, qui n’ont pourtant été élus par personne et n’ont pratiquement aucun compte à rendre, et dont les fortunes personnelles ahurissantes dépassent tout entendement, utilisent tous les moyens dont ils disposent pour conforter leur pouvoir immense et le système qui les a si bien servi : blanchiment d’argent dans les paradis fiscaux, lobbying structurel auprès des gouvernements et des institutions internationales, corruption généralisée, voire banditisme, déréglementation méthodique et maximalisation immorale et systématique des profits, démantèlement des États-nations par la privatisation des services publics, mépris des cultures régionales traditionnelles, destruction de la nature et, bien sûr, au final, de l’homme. « Le titre de ce livre pourrait tout aussi bien être “Les vrais maîtres du monde”, tant le contrôle des ressources énergétiques sera l’enjeu des années à venir », estime Charbel Ghanem. « Dans l’antichambre de l’Occident, quelques businessmen se préparent à faire main basse sur les ressources du monde », aurait pu titrer ainsi sa manchette le journaliste Gardel. Théorie de complot ou pas, après cette trilogie signée Charbel Ghanem, l’on ne pourra plus regarder le journal de 20h du même œil. Maya GHANDOUR HERT

Après La Manipulation où une organisation occulte supranationale orchestrait la chute du chah d’Iran et celle de l’Union soviétique, et après les Les Fils du vent (éd. Michel Lafon) où un jeune Japonais crée un petit groupe d’initiés dont la mission est de venger l’Asie humiliée par l’Occident, Charbel Ghanem signe aujourd’hui L’Organisation, dernier tome de sa trilogie...