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Actualités - CHRONOLOGIE

Le chef de gang a passé 24 ans dans les couloirs de la mort, le vatican déplore la sentence « Tookie », devenu militant pour la non-violence, exécuté en Californie

Chef de gang devenu apôtre de la non-violence, Stanley « Tookie » Williams a été exécuté hier matin au pénitencier de San Quentin, après avoir passé 24 ans dans le couloir de la mort où il était devenu un symbole, et épuisé ses ultimes recours. Williams, condamné à mort en 1981 pour le meurtre de quatre personnes deux ans plus tôt à Los Angeles, a été exécuté par injection létale et déclaré mort à 00h35, a indiqué une porte-parole de l’administration pénitentiaire lors d’une conférence de presse. Le Vatican a deploré vivement cette exécution. Selon le récit de Steve Lopez, un journaliste du Los Angeles Times qui a assisté à l’exécution, Williams « s’est laissé faire sans résistance », et a « levé la tête à plusieurs reprises » alors que les employés du pénitencier l’attachaient au fauteuil pour lui administrer la solution mortelle. L’exécution de Williams était initialement prévue à 00h01, mais elle a pris du retard en raison de difficultés des bourreaux pour trouver une veine dans son bras, selon le récit d’autres journalistes, dont 17 avaient été autorisés à assister au supplice. Plus d’un quart d’heure s’est déroulé entre le début du processus proprement dit et la mort. Une fois le décès constaté, des proches de Williams ont crié « la Californie a tué un homme innocent », tandis que Laura Owens, la belle-mère d’une des victimes, éclatait en sanglots. Moins de six heures avant l’heure fatidique, la Cour suprême des États-Unis avait rejeté une demande de sursis, dernier espoir après le rejet d’une demande de grâce par le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger. Plusieurs milliers d’opposants à la peine de mort, criant des slogans et brandissant des pancartes, mais aussi priant face à des bougies, s’étaient rassemblés lundi soir devant la prison, à 30 km au nord de San Francisco. Parmi eux, la chanteuse Joan Baez. À l’annonce de l’exécution, la foule a laissé éclaté sa colère. « C’est fini, mais ce n’est pas fini », leur a déclaré le révérend Jesse Jackson. « Nous n’allons pas oublier », a renchéri Barbara Becnel, qui avait collaboré avec Williams pour écrire ses livres et a assisté à l’exécution. « J’ai une mission. Je vais prouver que Stan était innocent et que le gouverneur Schwarzenegger est un meurtrier de sang-froid », a-t-elle dit. Selon le gardien chef de San Quentin, Williams n’a pas prononcé de derniers mots et n’avait pas non plus demandé de dernier repas. Des centaines de journalistes couvraient l’événement. L’affaire « Tookie », fondateur d’un gang des rues à Los Angeles en 1971, avait rencontré un écho international du fait de la personnalité de ce détenu noir. Williams, qui a toujours clamé son innocence, s’était en effet reconverti en prison comme militant contre la violence, a écrit des livres pour enfants et avait même été proposé pour le prix Nobel de la paix. Âgé de 51 ans, il avait reçu le soutien d’organisations de défense des droits de l’homme, comme Amnesty International, de responsables religieux et de nombreuses célébrités. Mais M. Schwarzenegger, partisan de la peine de mort, a refusé lundi de commuer sa peine en prison à vie, comme lui seul en avait le droit, et cela malgré l’émergence d’un témoignage d’un ancien prisonnier affirmant que Williams avait été victime d’un montage de la police.

Chef de gang devenu apôtre de la non-violence, Stanley « Tookie » Williams a été exécuté hier matin au pénitencier de San Quentin, après avoir passé 24 ans dans le couloir de la mort où il était devenu un symbole, et épuisé ses ultimes recours.
Williams, condamné à mort en 1981 pour le meurtre de quatre personnes deux ans plus tôt à Los Angeles, a été exécuté par...