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Actualités - CHRONOLOGIE

Australie - des jeunes de la communauté libanaise au cœur des événements La police se déploie en force à Sydney pour enrayer les émeutes raciales

Plus de 450 policiers, quatre fois plus que les effectifs habituels, ont été déployés hier dans les rues de Sydney pour prévenir une troisième nuit de violences à connotation raciale. Des violences qui ont impliqué des membres de la communauté libanaise en Australie. Les troubles qui agitent Sydney ont commencé dimanche lorsque 5 000 personnes, certaines hurlant des slogans racistes, ont attaqué des jeunes d’origine proche-orientale sur la plage de Cronulla Beach. Des jeunes gens ivres, parfois drapés dans des drapeaux australiens, ont expliqué qu’ils défendaient la plage après l’agression de sauveteurs par des personnes « d’origine libanaise ». Lundi soir, des bandes de jeunes, essentiellement originaires du Proche-Orient, ont, pour la seconde nuit consécutive, attaqué plusieurs personnes à coups de batte de base-ball, détruit des voitures et jeté des pierres sur les forces de l’ordre. Bilan de la nuit : sept blessés et 11 interpellations. Hier, les autorités redoutaient que les troubles continuent, alors que les médias australiens faisaient état de « textos » appelant à la poursuite des violences s’échangeant aussi bien au sein de la communauté anglo-saxonne qu’entre personnes d’origine proche-orientale. Fadi Abdul Rahman, un dirigeant de la jeunesse musulmane, a, en outre, prédit de nouveaux troubles parce que les jeunes musulmans ont l’impression que la police ne les traite pas équitablement. L’attaque, hier, d’une famille proche-orientale à Perth, dans l’ouest du pays, d’un chauffeur de taxi libano-australien à Adélaïde, dans le sud, et des bureaux d’une organisation islamique dans l’État de Victoria renforcent également ces craintes. Pour tenter de calmer le jeu, des mères de jeunes Libanais expliquaient, dans les colonnes du Sydney Morning Herald, qu’il fallait retenir les jeunes à la maison afin de calmer le jeu. Dans ce contexte tendu, le Premier ministre John Howard a lancé hier un nouvel appel au calme et à la tolérance, tout en refusant de parler de violences racistes. Pour lui, il s’agit de troubles de l’ordre public et de « discorde intérieure ». Nombre de dirigeants de communautés imputent également les violences davantage à une « guerre de gangs », qu’à des émeutes purement raciales et ils soulignent que les jeunes qui y participent se sentent marginalisés économiquement et socialement. Certains responsables politiques ont également établi un parallèle entre les violences qui se déroulent en Australie et celles qui ont agité les banlieues françaises, il y a quelques semaines. Sur le plan pratique, les députés de la Nouvelle-Galles du Sud, dont Sydney est la capitale, ont été priés d’écourter leurs vacances de fin d’année afin de se prononcer sur des pouvoirs étendus accordés aux forces de l’ordre, a indiqué le Premier ministre de l’État, Morris Iemma. Une série de mesures doivent être mises au vote demain parmi lesquelles la fermeture des débits de boissons en période de troubles et le bouclage de périmètres spéciaux par la police. Selon les experts, ces violences s’expliquent par une série de facteurs, dont la suspicion entretenue à l’égard des jeunes immigrés notamment libanais, et la crainte de nouvelles attaques terroristes régulièrement brandies par le gouvernement. « Ces nouvelles lois antiterroristes ont pu favoriser les agressions de Moyen-Orientaux ou de ceux qui en ont l’apparence », souligne ainsi Ahmed Shboul, spécialiste de l’islam à l’Université de Sydney. Canberra a récemment renforcé son arsenal législatif contre le terrorisme accordant à la police et aux agences de sécurité le droit de garder en détention des suspects durant deux semaines sans inculpation. Les forces de sécurité peuvent en outre être autorisées à « tirer pour tuer » dans certaines circonstances. Début novembre, 18 islamistes d’origine australienne soupçonnés d’avoir planifié des attentats d’envergure ont été arrêtés à Sydney et Melbourne au cours d’un vaste coup de filet.
Plus de 450 policiers, quatre fois plus que les effectifs habituels, ont été déployés hier dans les rues de Sydney pour prévenir une troisième nuit de violences à connotation raciale. Des violences qui ont impliqué des membres de la communauté libanaise en Australie.
Les troubles qui agitent Sydney ont commencé dimanche lorsque 5 000 personnes, certaines hurlant des slogans racistes,...