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Natation - Championnats d’Europe en petit bassin Laure Manaudou en vedette à Trieste

Sa haine de la défaite explique plus que tout les exploits de Laure Manaudou, vedette des championnats d’Europe de natation en petit bassin qui se sont achevés dimanche à Trieste avec trois médailles d’or (800 m et 400 m nage libre, 100 m dos) et deux records du monde. Dans les tribunes, spectateurs comme spécialistes, tout le monde a salué les performances de cette jeune femme de 19 ans qui a déjà tout gagné. Ou presque. Et une interrogation est apparue : pourquoi domine-t-elle aussi outrageusement le demi-fond, notamment le 400 m qu’elle appelle « ma course » ? Physiquement, la reine Manaudou n’a rien de particulier par rapport aux autres nageuses. Elle est certes grande (1,80 m), mais il y a beaucoup de filles qui le sont. Son poids de forme non plus n’a rien de particulier : 63 kg. Là encore, elle reste dans la norme. Pour certains observateurs, la Française a un avantage avec ses doigts longs et fins. Ses mains feraient office en quelque sorte de palmes. Et lui permettraient d’avancer plus rapidement que les autres sans forcément augmenter sa fréquence de battements. Mais cet avantage est insuffisant pour expliquer vraiment la puissance de Manaudou. Et finalement quand on pose la question, personne ne donne une réelle explication à son palmarès ouvert sur le plan international avec le bronze (100 m dos) en petit bassin en 2003 à Dublin. Même son entraîneur Philippe Lucas s’étonne parfois des résultats de son élève surdouée. Sur le 400 m de Trieste, il la voyait à 3 min 57 sec. La championne olympique du 400 m nage libre l’a finalement bluffé en signant 3 min 56 sec 79/100. « Il n’y a que le travail qui paye », a-t-il souligné. Dans les faits, c’est sûrement dans la tête de Manaudou que tout se joue. Elle porte une profond dégoût de la défaite. Elle « ne supporte pas » même la deuxième place, comme elle l’a avoué samedi après son titre européen du 400 m nage libre. « Je suis toujours stressée de ne pas être première, de ne pas gagner. En finale, je ne dois pas me faire battre », avoue celle qui considère la victoire comme tellement normale qu’elle ne montre quasiment aucune joie lorsque ses efforts sont récompensés. Dimanche matin, il a suffi de voir sa tête après son 200 m nage libre, 24e temps en 2’00’’86, pour comprendre combien elle exècre l’échec. L’espace de cette élimination, la première depuis le 1 500 m des Mondiaux en juillet, elle avait oublié le bonheur des jours précédents. La triple médaillée des Jeux d’Athènes est un forçat de travail, et cela paye. Même si un an après les JO, elle est passée tout près de la catastrophe en séries du 400 m nage libre des Mondiaux – avant de s’imposer. Après les Mondiaux à Montréal et cinq semaines de vacances, elle a repris le chemin de la piscine avec 16 kilomètres de nage par jour. Une semaine avant l’Euro, lors des championnats de France en petit bassin (6 titres), elle nageait encore 8 km quotidiennement. Pendant les fêtes de Noël, Laure Manaudou ne s’accordera qu’une semaine de repos. Après les interclubs à Mennecy (Essonne) le week-end prochain, elle partira dans sa famille jusqu’au 26 décembre. Ensuite, elle reprendra l’entraînement. Certains entraîneurs la verraient bien sur 200 m dos. Mais la détentrice de la marque européenne du 400 m nage libre (4’05’’34) a surtout envie de s’attaquer cet été au record du monde de l’Américaine Janet Evans qui remonte à 1988 (4’03’’85). Et quand Laure veut, Manaudou...
Sa haine de la défaite explique plus que tout les exploits de Laure Manaudou, vedette des championnats d’Europe de natation en petit bassin qui se sont achevés dimanche à Trieste avec trois médailles d’or (800 m et 400 m nage libre, 100 m dos) et deux records du monde.
Dans les tribunes, spectateurs comme spécialistes, tout le monde a salué les performances de cette jeune femme de 19...