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Croatie - Le général est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité Ante Gotovina plaide non coupable devant le TPI

Le général croate Ante Gotovina a plaidé non coupable des crimes de guerre et crimes contre l’humanité dont il est accusé, lors de sa comparution initiale hier devant le Tribunal pénal international (TPI) pour l’ex-Yougoslavie. «Je ne suis pas coupable, monsieur le président », a répondu l’accusé aux sept chefs d’accusation énoncés par le juge Carmel Agius lors de l’audience. Le teint bronzé, en blazer bleu, cravate grise et pantalon de flanelle, l’ancien général, âgé de 50 ans, a écouté le juge lui donner des précisions sur ses droits. Comme le lui demandait le juge, il a décliné son identité, et à la question « quel est votre dernier lieu de résidence », il a répondu : « Tenerife. » Ante Gotovina a été arrêté mercredi dernier sur l’île de Tenerife et transféré samedi de Madrid au centre de détention du tribunal à La Haye. Son faux passeport atteste d’escales en Argentine, au Chili, en Chine, en République tchèque, à l’île Maurice, en Russie et à Tahiti. Au moment de son arrestation, il dînait en compagnie d’un ami au restaurant de l’hôtel de luxe où il était descendu. Lors de l’audience, il a passé la majeure partie du temps à la lecture des quatorze pages de son acte d’accusation accoudé à son siège, l’air vaguement ennuyé et parfois sceptique. Il devra répondre de trois charges (meurtre, pillage et destruction) constituant des crimes de guerre et de quatre charges (persécution, déportation et actes inhumains) constituant des crimes contre l’humanité contre des Serbes de Croatie. Ante Gotovina est poursuivi en particulier pour l’assassinat de 150 civils serbes dans la région de Knin (centre de la Croatie) lors de la guerre serbo-croate de 1991-1995, et encourt la réclusion criminelle à perpétuité, bien que cette peine n’ait été prononcée qu’une fois dans l’histoire du TPI. Lors de la lecture de l’acte d’accusation, la description de ces massacres et la liste des personnes tuées déclamée à haute voix par le juge l’a laissé de marbre. Inculpé depuis 2001, Ante Gotovina était en fuite depuis quatre ans. Si l’arrestation du général a été saluée par l’Union européenne et les États-Unis comme la levée d’un « obstacle majeur » à l’adhésion de la Croatie à l’UE et à l’OTAN, elle a néanmoins suscité des protestations en Croatie où il est considéré par de nombreux Croates comme un héros de l’indépendance. Le président croate Stipe Mesic a estimé que le « général Gotovina doit à présent défendre son honneur et celui de l’armée croate devant le TPI ». Il a également estimé que la communauté internationale, le TPI et les institutions européennes doivent faire pression sur Belgrade afin d’obtenir l’extradition de Radovan Karadzic et de Ratko Mladic, les anciens chefs militaire et politique des Serbes de Bosnie pendant la guerre dans ce pays (1992-1995), qui sont les deux fugitifs les plus recherchés par le tribunal. La date du procès d’Ante Gotovina n’est pas encore connue.
Le général croate Ante Gotovina a plaidé non coupable des crimes de guerre et crimes contre l’humanité dont il est accusé, lors de sa comparution initiale hier devant le Tribunal pénal international (TPI) pour l’ex-Yougoslavie.
«Je ne suis pas coupable, monsieur le président », a répondu l’accusé aux sept chefs d’accusation énoncés par le juge Carmel Agius lors de...