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Actualités - CHRONOLOGIE

RÉUNION - Les altermondialistes ont marqué hier le terrain par une première manifestation L’OMC tentera de sauver le cycle de Doha à Hong Kong

La conférence de Hong Kong étant déjà souvent déclarée mort-née, avant même son ouverture demain, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) va tenter d’éviter que soit emporté l’ensemble du cycle de Doha visant à libéraliser le commerce mondial. Hong Kong devait couronner le succès des négociations lancées en 2001 à Doha, la capitale du Qatar, qui visent à ouvrir les frontières aux produits et aux services. Mais, à quelques jours du début de la réunion, le gouffre n’a jamais semblé aussi profond entre l’UE et des pays comme les États-Unis ou le Brésil au sujet des subventions agricoles européennes, principale pierre d’achoppement de l’ensemble du processus. Le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, a répété jeudi que l’UE ne ferait pas de nouvelle offre sur l’agriculture, rappelant que, sinon, Bruxelles « perdrait le soutien de pays membres ». La France a déjà averti qu’elle refuserait toute proposition qui irait au-delà de la réforme de la politique agricole commune déjà concédée de haute lutte en 2003. Paris sera « extrêmement vigilante », a prévenu cette semaine le ministre délégué au Commerce extérieur, Christine Lagarde. Mais, dans un dialogue de sourds qui augure mal des discussions à Hong Kong, le Brésil, à la tête des pays exigeant une réduction des subventions agricoles, continue de réclamer un nouveau geste de Bruxelles. « Si l’UE n’améliore pas son offre, on ne peut pas progresser dans les autres domaines », a averti vendredi Clodoaldo Hugueney, ambassadeur du Brésil auprès de l’OMC. Après l’échec de Cancun (Mexique), en 2003, un nouveau revers à Hong Kong mettrait sérieusement à mal la crédibilité de l’Organisation. C’est donc non plus Hong Kong, mais Doha qui est en danger. Dès lors, les voix se multiplient pour minimiser l’importance de la réunion chinoise et pour déjà en préparer la suite. Le représentant américain pour le Commerce, Rob Portman, a jugé que, même en l’absence de percée majeure à Hong Kong, la conférence pourrait être une sorte de « feuille de route » en vue de boucler Doha d’ici à la fin 2006, comme prévu. Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a proposé l’organisation d’un G8 auquel se joindraient quelques grands pays émergents en janvier. Les altermondialistes, qui annoncent une dizaine de milliers de manifestants, sont eux aussi conscients de l’enjeu amoindri de Hong Kong et plusieurs ONG y ont déjà réduit leur présence. Hier, ils ont déclenché les hostilités contre l’OMC, lors d’une première manifestation qui a réuni, dans une ambiance très bon enfant, environ 4 000 personnes, selon les organisateurs. Pour que, malgré tout, Hong Kong aboutisse à un accord, même a minima, l’accent est dorénavant mis sur un « paquet développement », soutenu par l’UE et défendu en particulier par la France, accusée par certains d’y trouver là un moyen de faire diversion.
La conférence de Hong Kong étant déjà souvent déclarée mort-née, avant même son ouverture demain, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) va tenter d’éviter que soit emporté l’ensemble du cycle de Doha visant à libéraliser le commerce mondial.
Hong Kong devait couronner le succès des négociations lancées en 2001 à Doha, la capitale du Qatar, qui visent à ouvrir les...