EXPOSITIONS À la galerie Agial, jusqu’au 30 décembre Les drôles d’oiseaux de Gamal Abdel Nasser

Gamal Abdel Nasser artiste ? Oui. Sauf qu’il ne s’agit pas de celui que vous croyez ! Homonyme du leader arabe et, comme lui, égyptien, le sculpteur, qui expose ses œuvres à la galerie Agial (Hamra, rue Abdel-Aziz) jusqu’au 30 décembre, préside, pour sa part, aux destinées d’une foule de personnages bizarroïdes. Des sculptures, qu’il réalise au moyen de matériaux de récupération qu’il soude et assemble de manière à former des silhouettes pittoresques, qu’il recouvre ensuite de peintures vives et gaies. Entre bestiaire et galerie de Frankenstein, de drôles d’oiseaux… Des sortes d’humanoïdes déclinés en métal, en poterie ou encore en polyester et résine, et qui dégagent un je-ne-sais-quoi d’espiègle et de satirique. Similaires, dans l’esprit, aux sculptures de Niki de Saint Phalle, mais aux dimensions beaucoup plus réduites, les personnages cocasses et caricaturaux de Gamal Abdel Nasser sont, sans doute, le reflet d’une « nature égyptienne » au sens psychologique du terme. Enjouées et colorées, ces silhouettes hétéroclites souvent composées d’un corps en tube métallique (tuyauterie, pot d’échappement, etc.), d’une tête vis et écrou et de bras fourchettes jouent, par leurs attitudes, les divas (bras levés au ciel comme dans un chant final), les naïades alanguies (un nu évocateur réalisé à partir d’un escarpin à talon, d’une cuillère et d’un peu de résine peinte !) ou encore les matrones, poings sur les hanches… en amphore véritable (terre cuite). Né en 1957 et diplômé de la faculté des beaux-arts du Caire, Gamal Abdel Nasser a indéniablement un vaste imaginaire marqué par les icônes de la culture égyptienne contemporaine. Outre leur côté ludique et anticonformiste, la trentaine de petites pièces exposées sont intéressantes par la démarche de l’artiste qui traite, de manière picturale, en lignes et couleurs, ces œuvres sculpturales. À découvrir. Z.Z.