Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

REPORTAGE Les États-Unis forment des soldats géorgiens pour les préparer à servir en Irak

Une vingtaine de soldats tirent sur une foule en colère et un homme qui a lancé une grenade sur eux. Mais leurs fusils sont chargés à blanc : il s’agit d’un exercice organisé par l’armée américaine pour préparer les soldats géorgiens à servir en Irak. «Ils ont tiré sur la foule. C’est mal parti », commente le lieutenant Roberto Ingham, tandis que d’autres instructeurs américains évaluent le bilan probable d’un tel comportement : deux des 538 soldats géorgiens formés pour servir dans la coalition, ainsi que de nombreux civils, auraient été tués. Il s’agit de l’une des nombreuses mises en situation auxquelles sont soumis cette semaine les soldats géorgiens qui doivent se rendre en Irak l’an prochain. Les États-Unis, toujours plus présents dans le Caucase, région stratégique et ancien pré carré de Moscou, ont considérablement renforcé leur coopération militaire avec la Géorgie et l’Azerbaïdjan au nom de la lutte contre le terrorisme. « Les Géorgiens participent à la guerre contre le terrorisme. Ils y jouent un rôle réel », soutient l’ambassadeur des États-Unis à Tbilissi, John Tefft, présent sur l’ancienne base aérienne soviétique près de la capitale géorgienne où a lieu l’entraînement. Cette formation a pour objectif de donner aux militaires géorgiens des outils pour leur permettre de travailler avec les forces de l’Alliance atlantique, une organisation à laquelle Tbilissi espère adhérer dans un avenir proche. « Nous essayons de leur faire oublier la logique militaire russe », explique un porte-parole de l’armée américaine, le sergent-chef Jonathan Moor. Les instructeurs américains ont formé près de 3 000 militaires géorgiens, soit un soldat sur cinq, depuis le début du programme en 2002. Situé entre la Russie et l’Iran, le Caucase est une région stratégique convoitée par les États-Unis qui souhaitent s’en servir comme base logistique pour des opérations de l’OTAN en Afghanistan et ailleurs, mais également en raison de la proximité des gigantesques réserves en hydrocarbures de la mer Caspienne. Au total, les États-Unis ont dépensé plus de 250 millions de dollars en aide militaire à la Géorgie et à l’Azerbaïdjan voisin, où ils ont formé les gardes-côtes et construit des radars près des frontières avec l’Iran et la Russie. L’un des grands enjeux régionaux est d’assurer la sécurité de l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), un projet de quatre milliards de dollars appuyé par Washington et qui doit commencer sous peu à pomper le pétrole de la Caspienne vers les marchés occidentaux. « C’est très important pour les États-Unis et pour l’Europe, compte tenu de la quantité énorme de gaz et de pétrole que peut transporter » le BTC, affirme M. Tefft. La Géorgie qui, comme l’Azerbaïdjan, est aux prises avec des conflits séparatistes non résolus, a volontiers participé aux côtés des Américains à des missions en Afghanistan et en Irak afin que ses troupes acquièrent de l’expérience, estiment des observateurs. « Grâce aux Américains, nos gars s’habituent aux conflits modernes, au terrorisme et à la guérilla », affirme Alex Rondeli, directeur de la Fondation géorgienne d’études stratégiques et internationales. Les États-Unis ont pris soin de souligner cependant qu’ils ne soutenaient qu’un règlement pacifique des conflits entre Tbilissi et les autorités séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud. Simon OSTROVSKY (AFP)

Une vingtaine de soldats tirent sur une foule en colère et un homme qui a lancé une grenade sur eux. Mais leurs fusils sont chargés à blanc : il s’agit d’un exercice organisé par l’armée américaine pour préparer les soldats géorgiens à servir en Irak.

«Ils ont tiré sur la foule. C’est mal parti », commente le lieutenant Roberto Ingham, tandis que d’autres instructeurs...