Les islamistes arabes encouragés par la prestation du mouvement fondamentaliste

La bonne prestation électorale des Frères musulmans en Égypte a encouragé les islamistes arabes, de Amman à Gaza en passant par Tunis et Damas. À leurs yeux, le plus ancien mouvement fondamentaliste voit ainsi couronnée sa stratégie pacifique d’islamisation progressive de la société et de l’État. La progression spectaculaire des Frères devrait en outre couper l’herbe sous les pieds à l’islamisme violent et inciter les États-Unis à reconnaître l’influence de l’islam politique dans le monde arabe. Car si l’islam violent comme celui d’el-Qaëda juge infidèles les régimes arabes en place et considère qu’ils ne peuvent être renversés que par la force, les Frères musulmans égyptiens montrent au contraire qu’il est possible de faire évoluer les choses de l’intérieur. Pour le moment, la plupart des régimes arabes interdisent toute opposition, qu’elle soit laïque ou religieuse. Ainsi, les autorités tunisiennes ont interdit le parti islamiste de Ferdjani, la Nahda, il y a plus d’une dizaine d’années. Les Frères musulmans sont toujours officiellement interdits en Égypte et, en Syrie, être membre de la confrérie est passible de la peine de mort. Mais les islamistes qui partagent la façon de voir des Frères estiment que si les gouvernements leur donnaient plus de libertés, les partisans de la violence seraient marginalisés. « Les régimes arabes devraient jouer la transparence avec le mouvement islamique et lui permettre de protéger la société contre les opinions radicales », déclare ainsi le responsable de la branche jordanienne des Frères, Abdel Madjid Sounaïbat.