Washington, Berlin, Israël et l’UE expriment leur indignation Ahmadinejad suggère à l’Allemagne de « donner un morceau de terre » pour accueillir un État juif

Le président iranien ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, a proposé hier que l’Allemagne et l’Autriche accueillent l’État d’Israël sur leur territoire si ces deux pays s’estiment coupables de massacres de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. « Maintenant que vous croyez que les juifs ont été opprimés, pourquoi les musulmans palestiniens doivent-ils en payer le prix ? » a dit le président Ahmadinejad, dans une interview à la chaîne de télévision satellitaire iranienne al-Alam. « Bon, vous les avez opprimés, donnez un morceau de terre européenne au régime sioniste pour qu’il y établisse le gouvernement qu’il veut, et nous le soutiendrons », a-t-il dit. « Que l’Allemagne et l’Autriche donnent deux ou trois de leurs provinces au régime sioniste et le problème sera réglé à la racine », a ajouté le président élu en juin dernier. Qualifiant l’État d’Israël de « tumeur », il a réitéré la position traditionnelle de Téhéran sur l’organisation d’un référendum « des populations natives de cet endroit », excluant donc la population juive arrivée après la Seconde Guerre mondiale, « afin qu’elles déterminent leur propre régime ». Le président a aussi fait référence aux historiens révisionnistes, qui ont bonne presse dans les médias officiels et s’y voient régulièrement offrir des colonnes pour exposer leurs thèses. M. Ahmadinejad avait scandalisé la communauté internationale en octobre dernier, en jugeant que « Israël doit être rayé de la carte ». La diplomatie iranienne avait tenté d’atténuer ces propos en expliquant qu’ils niaient simplement toute légitimité à l’État israélien. La Maison-Blanche s’en est émue en évoquant ses « inquiétudes au sujet du régime iranien », et Israël a qualifié ces propos de « scandaleux et racistes ». Pour le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier, cela « démontre soit le manque de sérieux, soit le haut degré de cynisme avec lequel le gouvernement iranien analyse la situation là-bas », alors que l’UE a également exprimé sa désaporbation.