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CIMAISES La Collection Phillips à Paris : un tourbillon de grands maîtres

D’Ingres à Soulages, avec Gauguin, Van Gogh, Picasso, Braque, Cézanne, Courbet, Kandinsky, Hopper ou Matisse, c’est un tourbillon de grands maîtres et de chefs-d’œuvre, issus de la Collection Phillips de Washington, qu’expose le Musée du Luxembourg à Paris. Une sélection de 67 toiles et deux sculptures, prêtées à l’occasion de la rénovation du musée de Washington, sont exposées jusqu’au 26 mars. Parmi elles, le célébrissime Déjeuner des canotiers de Pierre-Auguste Renoir : la toile, « l’une des plus belles peintures du monde », selon son collectionneur qui l’a achetée en 1923, pourra être admirée vraisemblablement pour la dernière fois en Europe, avant de réintégrer son musée américain. La Collection Phillips, ouverte en 1921, est « le premier musée d’art moderne », explique Jean-Louis Prat, ancien directeur de la Fondation Maeght et commissaire de l’exposition, qui insiste sur la « cohérence d’une collection où la couleur tient une place centrale ». Duncan Phillips (1886-1966), fils d’une famille de banquiers et d’industriels, se passionne tout jeune, après de solides études classiques à Yale, pour l’art de son temps. « Il comprend qu’il y a eu de grands artistes, Rubens, Greco, Rembrandt, qui ont forgé l’histoire de leur époque, mais qui étaient en relation avec le temps dans lequel ils vivaient », dit M. Prat. De la même manière, Duncan Phillips a « compris que le XXe siècle était éblouissant et a voulu s’impliquer dans l’art de son temps », poursuit-il. « Ébloui » dès 1911 par les impressionnistes à l’occasion d’un voyage à Paris, Duncan Phillips sera ensuite le premier à acheter un Bonnard en Amérique. Il comprend que cet artiste « est différent et que tous les artistes sont différents, ce dont il doit tenir compte », dit M. Prat. « Réticent » face au cubisme de Picasso et Braque, il « attendra un peu », puis s’ouvrira à l’abstraction. Ses derniers achats seront pour Nicolas de Staël, Bacon et Rothko. « C’est un historien de l’art, il veut que sa collection soit cohérente », dit M. Prat pour qui Duncan Phillips « s’est peu trompé, même s’il n’a pas tout compris », les surréalistes par exemple. De 200 œuvres exposées dans la grande maison familiale en 1921, le musée en compte aujourd’hui plus de 2 000. La sélection présentée à Paris suit un déroulement logique, chronologique, qui veut évoquer « la filiation et les liens » entre les artistes, explique le commissaire. Le regard classique est illustré par La petite baigneuse d’Ingres, le romantisme par deux huiles de Delacroix, puis vient Daumier, « peintre engagé dans son temps ». Une salle est réservée aux impressionnistes, une autre à la « déstructuration des formes » avec Braque, Picasso, Matisse, La Fresnaye. Le pouvoir de la couleur surgit avec Kandinsky, Klee, Kokoschka, avant que Phillips ne découvre une nouvelle forme d’abstraction, avec le chef-d’œuvre de Staël, Le parc de Sceaux. Le collectionneur voit ensuite « une nouvelle forme de beauté en train de naître », et c’est Adolph Gottlieb, Clyfford Still, Bacon et Giacometti.

D’Ingres à Soulages, avec Gauguin, Van Gogh, Picasso, Braque, Cézanne, Courbet, Kandinsky, Hopper ou Matisse, c’est un tourbillon de grands maîtres et de chefs-d’œuvre, issus de la Collection Phillips de Washington, qu’expose le Musée du Luxembourg à Paris.
Une sélection de 67 toiles et deux sculptures, prêtées à l’occasion de la rénovation du musée de Washington, sont...