Ahdab appelle ceux qui protègent implicitement Lahoud à se justifier devant l’opinion publique

Le député Misbah Ahdab a affirmé hier que la prorogation du mandat présidentiel « n’est pas celle d’un homme, mais plutôt d’une dynamique visant à bloquer l’exercice du pouvoir et miner l’accord de Taëf à tous les niveaux ». Il a estimé que tout ce qui se dit actuellement – sur le rôle des communautés dans le choix des trois présidents, sur le fait qu’il est inadmissible de provoquer la chute du chef de l’État parce qu’il appartient à une communauté donnée… – « contredit la Constitution, ainsi que l’esprit de Taëf, qui garantit à chaque communauté ses droits tout en prenant en considération le facteur compétence ». Et dans une allusion voilée à Michel Aoun, il a appelé « ceux qui protègent Émile Lahoud d’une façon implicite à justifier cette protection devant l’opinion publique », se demandant si la mission du bureau de presse de la présidence de la République se résume simplement « à répondre aux députés ; ceci donne une impression claire de l’absence totale de suivi par le chef de l’État des dossiers cruciaux ». Misbah Ahdab a en outre estimé que la création d’un tribunal international est un fait incontournable, aussi indispensable que l’a été celle d’une enquête internationale. « Le pouvoir à l’époque avait utilisé la justice libanaise comme un outil politique pendant un long moment », a-t-il expliqué, ne cachant pas que certains juges continuent de subir des menaces. Le député de Tripoli a en outre affirmé que si l’on traîne avant que de prouver, à l’ONU, la libanité des fermes de Chebaa, « cela placera Israël sous l’ombrelle de la légalité internationale, alors que nous n’y serions pas ». Enfin, il a ajouté que le consensus national est un facteur fondamental pour la protection de la Résistance.