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Égypte - Aucun candidat des Frères musulmans n’a gagné de siège au premier tour de la troisième phase des législatives Le régime de Moubarak parvient à freiner la poussée islamiste

Le régime du président Hosni Moubarak a contenu la poussée islamiste alors que débute en Égypte, dans la plus grande tension, la phase ultime du long mois des législatives commencées le 9 novembre. Aucun candidat des Frères musulmans, association interdite mais tolérée, n’a gagné un siège jeudi au premier tour de la troisième et dernière phase des législatives qui s’achèvent mercredi prochain. Seuls quatre candidats du parti au pouvoir, le Parti national démocrate (PND), un du parti libéral le Wafd et quatre indépendants l’ont emporté, au terme d’une nouvelle journée de violences et d’entraves au vote par la police. Le partisan d’un candidat de la gauche nassérienne a été tué dans le delta, au nord, par des tirs policiers, mais le ministère de l’intérieur affirme qu’il a été victime d’affrontements entre militants. C’est le troisième mort de ces élections marquées depuis le 9 novembre par une multitude d’incidents, avec achats publics de voix, interventions d’hommes de main armés liés en particulier au PND et entraves au scrutin. « Il est impossible pour un électeur égyptien moyen d’aller voter dans de telles conditions », a ainsi déclaré Ihab Salam, d’une ONG locale, le Groupe pour le développement de la démocratie. Venant après la percée historique des islamistes aux phases précédentes, avec Le Caire et Alexandrie en lice, leur absence de gain est une contre-performance que la confrérie a attribuée aux manigances du pouvoir. « Le PND a utilisé tous les moyens possibles pour empêcher les Frères musulmans d’avoir 100 sièges à l’Assemblée », a affirmé leur porte-parole, Essam al-Aryane. La police avait interpellé un demi-millier d’islamistes les jours précédant la dernière phase cruciale, rappelant que les Frères musulmans, qui visent à l’établissement d’un État islamique, restaient une organisation illégale. Pour le second tour de mercredi, et ultime journée électorale qui s’annonce à haut risque, les Frères musulmans ont 30 candidats en ballottage alors qu’ils visent le seuil symbolique des 100 députés. D’ores et déjà, jamais la confrérie, qui s’est engouffrée dans une brèche de démocratisation obtenue sous pression américaine, n’aura disposé d’une telle représentation parlementaire. Les Frères musulmans disposent déjà de cinq fois plus de députés qu’ils en avaient dans l’Assemblée sortante, s’imposant comme la seule force d’alternative au PND, hégémonique depuis un quart de siècle. Détournant ironiquement le slogan islamiste « L’Islam est la solution », le quotidien indépendant al-Masri al-Yom titrait hier à la une qu’ « Interdire est la solution » pour le régime du président Moubarak. Le porte-parole du département d’État, Sean McCormack, a affirmé que les législatives « sont, dans l’ensemble, une étape importante sur le chemin vers les réformes démocratiques en Égypte ».

Le régime du président Hosni Moubarak a contenu la poussée islamiste alors que débute en Égypte, dans la plus grande tension, la phase ultime du long mois des législatives commencées le 9 novembre.
Aucun candidat des Frères musulmans, association interdite mais tolérée, n’a gagné un siège jeudi au premier tour de la troisième et dernière phase des législatives qui...